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Le scandale de la pédophilie

 

L’hebdomadaire ‘Le Point’ du 14 février avait pour titre : ‘Le grand secret.  L’homoseualité au Vatican.’ Cet hebdomadaire publie quelques pages extraites du livre ‘Sodoma’ qui fait scandale non seulement dans l’Eglise. Huit jours plus tard, Télérama et Téléobs donnent la parole à des religieuses abusées par des prêtres.

Ces scandales nous amènent à poser cette question : Est-ce uniquement des prêtres prédateurs et leurs évêques silencieux qui sont impliqués dans ces drames ?  

Dans son livre testament ‘L’esprit du christianisme’ le théologien analyse les méfaits d’une vie spirituelle étrangère au monde. Cette conception de la vie spirituelle est pourtant très présente dans beaucoup de communautés paroissiales. Des responsables d’Eglise en sont même les initiateurs.

Le théologien Joseph Moingt aborde la question de la pédophilie des prêtres par un angle peu abordé et qui peut faire sursauter des responsables de l’Eglise et des chrétiens. Il fait réfléchir ses lecteurs sur le ministère des prêtres.

« Enfermés dans le sacré, beaucoup de prêtres sentent que leur ministère est de plus enfermé par des chrétiens d’un certain style qui privilégient une vie spirituelle étrangère au monde. Aiment-ils le monde qui est, selon leur vision, domaine du diable ? Identifient-ils l’évangile à un rite cultuel ? Ne risquent-ils pas de succomber à leurs pulsions  qui leurs servent de consolations ou de dérivatifs ? Les simples fidèles respirent l’air du temps tandis que les ministres sont avant tout préoccupés de maintenir dans l’abstrait la tradition qui les a mis en place et chargés de la mission. »   (Cf. dans ‘L’esprit du christianisme’  les pages 47-50).

Dans la réflexion de l’Eglise sur le drame de la pédophilie qui ébranle notre Eglise, cet aspect de sa responsabilité est peu sinon pas soulevé.  

 

Mars 2019                                R. Pousseur

 

 Si l’on désire poursuivre cette réflexion sur les déviances de la vie spirituelle, cf. l’article dans cette même newsletter intitulé ‘le corps, chemin de Dieu’

 

 

 

Le corps humain, chemin de Dieu,

La vie spirituelle selon le christianisme

 

              Dans le film de François OZON ‘Grâce à Dieu’, Jacques Teissier qui en fait la recension dans notre site, termine son commentaire très élogieux par cette remarque : « Reste une question, redoutable. Qu’est-ce qui ‘coince’ dans l’institution Église, en dépit de ses sincères intentions et de ses déclarations ? Je l’ai mieux compris grâce à ce film : le recours au spirituel, à la prière, au pardon sonnent faux, et deviennent même odieux, dès l’instant où ils dispensent, pour quelque raison que ce soit, de passer par la justice : la justice à rendre aux victimes. »

              Sans trahir la pensée de J. Teisier, le recours au spirituel dans ce film est un recours hors sol. Nous rejoignons ici la remarque du théologien Joseph Moingt qui dénonce l’enfermement de la prière et du culte dans le domaine du sacré.

Dans un petit livre qui vient de paraître, Alain Noël, laïc consacré créateur d’une école de prière dans l’Essonne, n’hésite pas à écrire dés les premières pages de son livre ‘Demandez et vous obtiendrez  : « Pour prier, il suffit d’avoir une âme… Prenons conscience que prier, c’est permettre à notre âme de respirer un air sain et saint…. » Est-ce juste ?

Tout ce que l’Ancien Testament enseigne de l’homme se trouve dans les récits de la création : « Yahvé Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. » (Gn.  2,7) Dans le Vocabulaire biblique, E. Jacob tient à faire ce commentaire : « Ce texte affirme clairement que la vie est l’apanage exclusif de Dieu et que l’homme n’existe que dans la mesure où il reçoit le souffle de vie que Dieu lui donne par un acte souverain de sa grâce. (Cf. Ps 104, 29-30) Le corps et la vie venant l’un et l’autre de Dieu ne sont pas deux éléments qu’il est possible de dissocier et d’isoler. La vie divine pénètre à tel point la totalité de l’être que chacun des organes du corps peut exprimer la vie de l’ensemble; bien loin d’être une enveloppe qui cache une âme, le corps est au contraire l’expression indispensable  de la réalité matérielle qui est le principe de la vie. »

 

Chaque dimanche, à la messe, les chrétiens proclament  que Dieu a pris une initiative surprenante : pour nous rencontrer et partager son amour créateur et son pardon à l’humanité, Dieu a donné son fils Jésus qui s’est incarné. Jésus proclamera à ses apôtres durant le dernier repas pris avec eux, un morceau de pain dans ses mains : « Ceci est mon corps livré pour vous. Prenez et mangez… Ceci est mon sang…prenez et buvez… »

A la suite de Jésus, non seulement le corps de tout homme est le chemin de Dieu pour venir à lui mais aussi le corps de tout homme, femme ou enfant est le chemin pour eux d’aller à Dieu.

Les corps de l’homme, son cœur, ses yeux, ses gestes peuvent témoigner de ce  mystère en célébrant le repas eucharistique. Les célébrants qui président à l’Eucharistie sont appelés à se convertir continuellement afin d’être ‘vêtus de justice’ comme le chante le psaume 131,9.

Suite aux lettres destinées aux églises naissantes (cf. Apocalypse 2-3), l’Esprit saint demandent aussi aux disciples de Jésus de se convertir continuellement afin de rayonner de la présence de Jésus en eux en s’aimant les uns les autres, en se lavant les pieds les uns aux autres, en aimant leurs ennemis et en témoignant de l’espérance qui les font vivre.

 Pour témoigner de ce mystère, le monde n’a pas besoin de paroles mais de rencontrer des contemporains qui rayonnent de l’amour de Dieu pour l’humanité.

 

Mars 2019                                       R. Pousseur

 

 

 

La Vie spirituelle renouvelée

 

 

            Dans les Médias, dans les discours, dans les réactions, on parle des religions d’une façon globale. Elles sont toutes pour la paix, la compassion. Cette année, notre site mettra l’accent sur l’originalité du christianisme. Nous ouvrons ce cycle en laissant la parole à Gilbert LOUIS, évêque émérite de Châlons en Champagne. Dans la chapelle des Clarisses d’Alençon le Père Gilbert Louis rejoint la communauté et y célèbre la messe quotidienne. Derrière l’autel, sur un mur tout blanc de 7 mètres de haut, la reproduction de la croix de François d’Assise attire le regard sur Jésus crucifié et déjà illuminé intérieurement.

                               

          Le 30 septembre 2016, s’est tenue une exposition au musée départementale d’art religieux à Sées (Orne). Depuis longtemps, le musée souhaitait s’ouvrir à l’art contemporain. L’exposition a donc fait se rencontrer une sélection d’œuvres issues du fond départemental d’art contemporain à des œuvres patrimoniales conservées au musée, le principe étant qu’elles se répondent entre elles. Dans une première partie, étaient proposés des rapprochements uniquement formels entre les œuvres par un jeu de libre association. La deuxième partie, centrée sur la passion du Christ, invitait à découvrir la manière dont des artistes contemporains revisitent ces images présentes dans les églises. La préface qui a été demandée au Père Gilbert LOUIS par l’organisatrice de l’exposition pour le livret de présentation, introduit notre réflexion de cette année.

       « Parmi les œuvres que nous trouvons exposées de manière dialogale, contemporaines ou anciennes, picturales ou non, figure en bonne place l’évocation de la Passion du Christ. Elle y est traduite par différents artistes, au travers d’une diversité de représentations. Au centre, une pieuse image qui  semble tout droit sorti d’un missel d’autrefois, par la parole qui se détache en lettres dorées sur fond rouge, pourrait bien offrir une clé essentielle nous permettant de relier entre elles l’ensemble de ces œuvres. Quelle est cette parole ? « Ceci est mon corps ».

Le corps est aujourd’hui un centre d’intérêt important, en particulier pour les hommes et les femmes de nos sociétés occidentales. Qu’il suffise de rappeler tout ce qui a trait aux progrès dans le domaine  de la santé, à la recherche du bien-être, au souci d’une alimentation saine, à la crainte de la souffrance physique ou morale, à l’occultation de la mort. Mais ce corps inspire aussi très largement la création artistique. Tout ce qui écrase l’homme et l’exclut du corps social, tout ce qui déforme et meurtrit la chair humaine, est devenu source de création chez nombre d’artistes contemporains au point de faire de leur propre corps, comme certains s’y exercent dans le body-art, le lieu même d’une « performance ».

Dans les représentations de la passion, nous n’avons certes pas un corps idéalisé, performant, idolâtré, ‘augmenté’ mais le corps d’un homme bafoué, humilié, flagellé, torturé.  Le corps d’un homme que le prophète Isaïe décrivait déjà, dans son annonce du serviteur souffrant, « si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme… méprisé, abandonné de tous, semblable au lépreux dont on se détourne… retranché de la terre des vivants ».

Dès lors, faut-il s’étonner que beaucoup d’artistes, quand bien même leurs racines ne plongent plus  ou pas du tout dans un terreau chrétien, veuillent encore se référer à la figure du Christ sur la croix ? En lui, n’est-ce pas le destin de l’humanité souffrante toute entière qui se trouve projeté ? A travers ses propres souffrances d’homme humilié, violenté, outragé, les artistes semblent entrevoir toutes les misères de l’humanité, misères de la violence, de l’oppression, de la domination des hommes sur d’autres hommes Or, dans la figure de Jésus, toutes ses misères trouvent ainsi leur prototype. Malgré la sécularisation, notre culture reste marquée par une symbolique toujours parlante et inspiratrice.

Il va de soi que nous n’avons pas attendu l’art contemporain pour oser peindre un visage de Jésus en croix, douloureux, non glorieux, abandonné de tous ! C’est oublier le retable d’Issenheim à Colmar peint par Grünewald vers 1512, où Jésus en croix a l’apparence d’un lépreux. Rappelons que ce tableau était destiné à des lépreux qui pouvaient ainsi se projeter en celui qui a accepté librement de s’identifier à la maladie et aux souffrances humaines pour nous sauver. Une œuvre rebutante, penseront certains, et cependant porteuse d’espérance pour ceux à qui elle était destinée.

En 1999, Jean-Paul s’adressait aux artistes dans une lettre dont un passage, par son audace et sa profondeur, mérite l’attention : « L’art, quand il est authentique, a une profonde affinité avec le monde de la foi, à tel point que même lorsque la culture s’éloigne considérablement de l’Eglise, il continue à constituer une sorte de pont jeté vers l’expérience religieuse. Parce qu’il est recherche de la beauté, fruit d’une imagination qui va au-delà du quotidien, l’art est par nature une sorte d’appel au Mystère. Même lorsqu’il scrute les plus obscures profondeurs de l’âme ou les plus bouleversants aspects du mal, l’artiste se fait en quelque sorte la voix de l’attente universelle de rédemption. » 

Est­-il interdit de penser qu’en parcourant cette exposition qui fait la part belle à la Passion du Christ, une fissure fende ce qui resterait de dureté dans les cœurs pour laisser fleurir un peu de compassion ? »

+ Gilbert LOUIS, évêque émérite de Châlons en Champagne

                                                                         

 

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