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Les contributions d'Experts selon les thèmes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vos réactions, Vos contributions


 

 

CAREME 2018:

CREPUSCULE D'UNE EGLISE

 

Cette septième année de guerre en Syrie a vu :

1) L'intensité des combats et des violences.

 

2) La suite de l'exode à un rythme plus rapide surtout   parmi les jeunes et les hommes d'où une pénurie aigue de la main d'oeuvre.

 

3) La crise sociale, l'inflation, le blocus font des syriens qui restent un peuple pauvre qui vit  sur  l'assistanat  et la mendicité.

 

4) 80% du monde hospitalier ont quitté le pays dont 90%

De médecins… 60% des blessés meurent par manque de soins..

 

5) La solution de paix reste lointaine même bloquée. Les 12 millions de réfugiés ne sont pas plus malheureux que le reste du peuple syrien abandonné sur place.

 

Devant cette situation douloureuse, l'action caritative au lieu de se développer ne cesse de reculer par manque de structures et d'agents sociaux  bien formés.

 

Ainsi le nombre des familles assistées en 2017 se limite à 828 familles contre 1407 en 2016…Combien seront elles en 2018 ? Un sentiment de culpabilité nous traverse.. Merci Seigneur de pardonner.

 

Ce recul rapide ne nous laisse pas souffler…La situation se dégrade chaque jour et les partants se défilent devant nos yeux sans pouvoir les retenir ni leur dire au revoir …Un déchirement intérieur bien angoissant nous habite..

La  construction écclésiale s'effondre doucement.     

en 2017 : 10 mariages au lieu de 30..

7 baptêmes au lieu de 40.

Sommes – nous en train de tourner la page ?

 

Lors de mon installation à Damas en  Décembre 2006 ,

un prêtre du diocèse me disait: seras-tu le dernier évêque de Damas ? trouveras tu quelqu'un à qui remettre la clé de la Cathédrale ?

Regardant l'exemple Iraquien ,J'ai peur que son intuition soit vraie..

 

D'ailleurs avec les obus aveugles qui tuent les innocents chaque jour nous continuons à vivre en sursis entre les mains de la Providence ‘N'aie pas peur petit troupeau " Luc 12,22

Carême 2018                       + Samir NASSAR

 

Archevêque Maronite de Damas

 

 

 

 

Des nouvelles du Niger envoyées par Margot

Septembre 2017

 

 

Bonjour à tous !

 

Respecter les us et les coutumes. Entre notre problème de chèvres mangeant notre installation faite de paille, d’enfants jouant avec notre installation, la pluie et les orages détruisant en partie l’installation et la population dans le besoin qui pense que les bâches sont mieux chez eux que sur notre toit, il a fallu avoir une discussion très sérieuse avec la communauté. Rabiu a donc contacté les chefs de quartiers, les anciens, certains patients, certains représentants de la population pour les avertir que si cela continuait, nous serions obligés de partir. Ca c’était pour la Clinique n°1 !! Mais Chance, il a fallu faire la même chose pour la Clinique n°2. Ceci dit, les réactions n’ont pas été les mêmes. Les différences se notent vis-à-vis du chef de quartier. Au Nigeria, l’organisation de la communauté se fait par quartier. Quand les premières tribus sont arrivées, le chef du clan est devenu responsable de son clan, et de son quartier. Depuis cette responsabilité (être Bulama) se transmet de père en fils sur son propre territoire. Malheureusement, tous n’ont pas tous la même aura et le même impact sur les communautés. La plupart des Bulamas sont vieux et il est difficile de leur faire comprendre l’importance d’une bonne communication avec les gens de leur quartier.

Au dessus des bulamas, il y a les Lawan qui sont eux aussi responsables de plusieurs quartiers. Bulamas et Lawans sont extrêmement précieux pour se faire une place dans la communauté mais ils ne sont pas reconnus officiellement par le gouvernement. Au dessus des Lawan, il y a des gouverneurs qui eux font partie du système gouvernemental. Bref quand on essaie de communiquer avec la population, il vaut mieux essayer de passer par eux. Du coup, ces événements me poussent a chercher d’autres spots pour diversifier les zones d’intervention, pour avoir un plan B en cas de retrait d’un des sites. Il va donc falloir que je m’attelle a la tache et que j’aille me balader dans des coins ou nous n’avons pas l’habitude d’aller.

 

L’autre gros sujet du moment, c’est la saison du cholera. 5 cas ont été confirmés cette semaine dans un des camps de déplacés internes. Ils ont été traites et ne sont pas en danger mais dans le cas du cholera, un cas est déjà considéré comme une épidémie. C’est un virus qui se propage par un contact notamment avec des excréments contamines ou de la nourriture infectée. Le virus provoque une déshydratation extrême et peut survivre jusqu’à 14 jours en dehors du corps. Une personne atteinte de cholera qui n’est pas prise en charge rapidement peut en mourir en 48h. Le traitement est assez simple puisqu’il suffit de réhydrater les personnes par voie orale ou par voie intraveineuse et le virus est tue au contact de chlore. La propagation est extrêmement rapide, c’est la raison pour laquelle une épidémie de cholera est difficile a contenir, comme c’est le cas au Yémen.

Nous avons donc essaye de coordonner notre réponse avec tous les acteurs santé et Wash de la zone ou nous travaillons. MSF a déjà mis en place des centres de traitement du cholera. Malheureusement pour nous, notre seule possibilité sera de former nos équipes a la détection de cas et de les référer vers les centres de traitement. A Bolori II, la surpopulation et les conditions de vie sont des facteurs favorables a la propagation du virus. Des équipes de surveillance sont en place pour intervenir le plus rapidement possible en cas d’alerte.

Sinon, niveau base, nous sommes en plein dans la réflexion stratégique pour l’année prochaine. Chaque année, sur chaque base pour chaque mission, les équipes se réunissent pour décider ensemble quelle est le meilleur avenir pour les différents projets : extension, arrêt, modifications, ajout de projets… Cette réflexion sera ensuite communiquée au siège puis discutée avec les bailleurs qui attendent nos propositions pour distribuer les fonds. Cette semaine, nous devrions décider avant que Maxime s’en aille. Un des responsables du siège va venir couvrir la période sans chef de base, le temps de trouver un remplaçant. Cela va être une période intéressante qui risque de bouger mais peut être cela va-t-il faire du bien a la dynamique de notre équipe ?

 

Margot

vappereaumargot@gmail.com

 

 

 

 

LES RELIGIEUSES AU SERVICE DU PEUPLE A DAMAS

82 religieuses de différentes congrégations se dévouent à l’ombre  en toute discrétion au service de l’Eglise de Damas… sans se faire parler d’elles..  Elles sont la force profonde qui par le souffle de l’Esprit font vivre les charismes de l’Evangile  dans un pays déchiré par la guerre sans se lasser ni avoir peur.

* TEMOIGNAGE DE FRATERNITE : Elles vivent certaines dans des petites communautés dans leurs grandes écoles de jadis nationalisées depuis 1968… d’autres dans des établissements hospitaliers ou dans des  appartements ou logements modestes au milieu du peuple de Dieu menant une vie de pauvreté , de  prière  et de louange. * A L’ECOUTE: Ces religieuses consacrées sont  disponibles  à l’accueil et à l’écoute des plus petits.. Mission de première nécessité surtout en ces années  de guerre et de solitude..  Elles emmagasinent dans leurs cœurs toutes les souffrances et les soucis du petit peuple oublié dans la misère et l’incertitude… Devant l’impuissance  Ces Consacrées  forment avec amour  et affection un Mur de Lamentation assurant une présence charitable  auprès des familles démunies. * VISAGES DE COMPASSION : l’engagement de nos chères Sœurs au service des familles se traduit dans leur présence dans les garderies, les écoles , les dispensaires, les restaurants du cœur , et les centres  de catéchèse et de formation religieuse …. A saluer leur mission héroïque dans le secteur hospitalier et le soin des malades et les nombreux blessés de guerre développant une pastorale   d’avant-garde  des malades et des personnes âgées... * ATOUTS D’AVENIR : La mission pilote de nos chères Sœurs reste focalisée dans les écoles et la formation des enfants et des jeunes .. Dans ce service pédagogique sont transmises les valeurs de paix, de tolérance et de dialogue  gages  de reconstruction d’une Patrie déchirée et du Renouveau Ecclésial.... A saluer dans ce domaine toutes les formes de soutien psychologique aux sinistrés de guerre et surtout aux enfants  et aux jeunes  marqués  par la violence, la délinquance et  l’exclusion.

Ce beau témoignage de lumière  caché et méconnu, ne mérite-t-il pas  un peu de gratitude et de reconnaissance ?  Chères Consacrées bien-aimées à Damas le CHRIST RESSUSCITE saura seul vous remercier et vous bénir.

Pâques 2017               + Samir NASSAR           Archevêque Maronite de Damas

 

Margot a quitté l’Irak et est maintenant en mission au Nord du Nigeria

dans le cadre de Première Urgence Internationale (PUI)

 

Je commencerai cette news là par une explication du contexte géopolitique du Nigéria puis je vous détaillerai ma mission (ou du moins ce que j’en sais pour le moment !)

Vous avez peut être entendu parler du Nigeria récemment pour diverses raisons. En effet, la situation de ce grand pays d’Afrique est préoccupante.

Présentation succincte de la République Fédérale du Nigeria

- Capitale : Abuja (anciennement Lagos)

- Président en place : Muhammadu Buhari

- Superficie : 923000km² (soit un peu moins d’une fois ½ celle de la France)

- Population : 185 000 000 d’habitants (soit 3 fois celle de la France)

- Langue : Anglais comme langue nationale mais également 528 autres langues ethniques sur l’ensemble du territoire

- Indépendance des colonies anglaise en 1960

- Ethnies dominantes : Igbos, Peuls et Yorubas

- Ressources : pétrole, gaz, fer, zinc, étain, or, uranium, agriculture…

 

Le Nigeria est une des plus grosses puissances africaines grâce à ses puits de pétrole et ses diverses ressources naturelles. Lagos, plus grosse mégalopole africaine (22 millions d’habitants) au sud du pays, est connue comme étant la Hollywood africain (Nollywood) avec de nombreuses productions cinématographiques.

Je m’en vais plutôt vers le Nord-Ouest, à Maiduguri, près de la frontière Tchadienne. Maiduguri, c’est une ville de 1,8 millions d’habitants et une énorme plateforme commerciale. Malheureusement, c’est aussi la ville qui a vu naître Boko Haram. Boko Haram dont la traduction signifie « l'éducation occidentale est un péché » s’est rallié au Groupe Islamique en 2015. Cependant le groupe d’origine s’est scindé en deux et s’est retiré de Maiduguri pour s’installer autour du Lac Tchad ou dans les zones rurales du croissant ouest à la frontière du Cameroun.

Dans cette région, la situation alimentaire est critique. La population de Maiduguri a récemment accueilli 1 million de déplacés internes venant des alentours du lac Tchad ou des provinces où s’est installé Boko Haram. Les cultures ont été détruites et la population n’a pas les moyens de s’acheter de la nourriture.

Première Urgence Internationale (PUI) intervient depuis un an sur différents programmes dans la ville de Maiduguri. Notamment avec un programme de sécurité alimentaire qui consiste à distribuer de l’argent sous forme de bons qui serviront aux familles à se nourrir dans des épiceries identifiées.  

A tous ces programmes déjà en place s’est rajouté depuis peu un programme santé dont je vais faire partie. Le projet a débuté en mars avec l’ouverture d’un centre de soins dans un quartier dépourvu de structures médicales avec une unité temporaire de nutrition. Pour ma part, je serai responsable de 3 cliniques mobiles qui graviteront dans le même quartier pour délivrer des soins de santé primaires (consultations, soins infirmiers…) mais aussi faire de la détection de cas de malnutrition aigue auprès des enfants de moins de 5 ans. Les cas ne sont pas rares puisque c’est presque 50% de cette population qui meurt de faim même à l’intérieur de la ville. Une des 3 équipes sera en charge de faire le suivi des femmes enceintes pour assurer leur bonne grossesse et le bien-être des nourrissons.

La situation sanitaire du Nigéria est complexe. Les différentes maladies recensées sont le paludisme, le VIH, la fièvre de Lassa, le choléra, la méningite avec une grosse épidémie en ce moment, Ebola qui s’est terminé en octobre 2014, les maladies hydriques et la malnutrition aigue. Comme vous pouvez le constater, je ne vais pas manquer de travail !

Je décolle donc samedi avec un arrêt à Lagos. Puis un autre avion m’attend pour Maiduguri le dimanche matin où toute la base m’attend soit à peu près 13 personnes. Nous n’avons qu’une heure de différence (une en moins pour moi) donc les communications seront facilitées. La vie de la base est apparemment très chouette mis à part le couvre-feu à 21h30 et le fait que nous n’avons pas le droit de marcher dans la rue. Les libertés vont être restreintes mais je suis préparée cette fois. J’ai prévu les jeux de cartes, les bouquins et la corde à sauter (et les chaussures de foot puisqu’il y aurait un terrain de foot au sein de notre « résidence »).

Je vous emmène avec moi dans cette nouvelle aventure.

Pour me suivre :

- Facebook  Les aventures de Margotte, Trompette, Lardon et Z’Oreilles

- Instagram  margottenica02

- Mail : vappereaumargot@gmail.com

- Skype : vappereau.margot

 

 

 

Réactions aux vœux de Damas

 

 

Un grand merci à vous et à l'archevêque Nassar pour ce texte qui nous rappelle le vrai sens de Noël.

 

C'est émouvant de réalisme et de lucidité. Comment est-ce possible ? Voltaire qui se révoltait à cause du tremblement de terre de Lisbonne ne connaissait rien de l'acharnement des hommes à semer la mort. Ces vœux, c'est qu'on n'oublie pas et qu'on diffuse l'information. Je vais le faire.

 

Merci de nous stimuler à élargir sans cesse nos horizons. En ces fêtes de noël, que le Seigneur nous donne " l'intelligence du cœur" pour travailler à la fraternité dont notre monde a tant besoins.

 

Merci de nous stimuler à élargir sans cesse nos horizons. En ces fêtes de noël, que le Seigneur nous donne " l'intelligence du cœur" pour travailler à la fraternité dont notre monde a tant besoin.

 

Merci pour tes vœux très touchants de réalisme

 

A mon tour, je souhaite un Bon Noël, et déjà une Heureuse année 2017,  engagée, sensible aux cris du monde, et fraternelle.

 

Merci du partage... cela continue à nous retourner le cœur...

 

Merci  pour ce message bouleversant de Mgr Samir Nassar…Je l’ai lu avec beaucoup d’émotion…cela ne va pas me quitter durant tout le cérémonial de notre Noël…si loin de tout ce qu’eux vivent, là bas…et je vais le partager…

 

J’ai particulièrement été interpellé par la lettre de l’ Archevêque de Damas ….cette comparaison entre la modestie de la naissance de Jésus , mais entouré  de l’essentiel , l’amour de ses parents , la bienveillance des bergers des animaux domestiques , un travail pour son père …et la grande misère  des petits syriens sous la tente ,nous touche au cœur par son réalisme ….l’enfant Jésus qui accueille des enfants tellement démunis ….Quel message pour Noël 

 

Merci de nous garder éveillés; j'y pense chaque jour et après les aides que nous pouvons envoyer aux organismes caritatifs, je me sens complètement désemparé par notre impuissance devant le peu de résultats que nous pouvons souhaiter.

 

 

Brèves réactions d'internaute

Mars 2016  Une internaute

j'ai bien suivi l'analyse du livre de J.M.Pelt et P.Rabhi. C'est un peu savant : je connais un peu P.Rabhi  parce qu'il a été invité 2 fois à La Grande Librairie le jeudi soir sur F5. Sa personnalité m'avait frappée et la profondeur de ses engagements, son style de vie, son authenticité. L'argument du livre me convient bien sûr même si je n'en ai pas compris toutes les articulations.
J'ai lu le livre de Sylvie Germain. Il ne m'a pas laissé beaucoup de trace.
Je n'ai pas encore vu les Innocentes, mais j'ai vu Fatima que j'ai bien apprécié. La difficulté de l'intégration, la peur, les idées toutes faites, les révoltes des plus jeunes, la langue. Tout ce qui se passe à côté de nous et que nous ne voyons pas.
J'ai regardé de près le tableau d'Isabelle de Hédouville et votre analyse

(En liste)

 

"Il y a du travail, sur ce site, et c'est très intéressant, merci beaucoup; on savoure un esprit très vivant, des réflexions proches de nous, en même temps qu'appelant à une plus grande profondeur. "

Mars 2014     

Comme est belle cette idée que Pierre a été justement choisi parce qu'il avait fait l'amère expérience de sa faiblesse et de la joie de recevoir un pardon sans condition! Cela rejoint cette expérience vécue récemment que c'est précisément lorsque l'on découvre sa vulnérabilité et  son impuissance et qu'on les partage en vérité que les barrières qui paraissaient infranchissables, tombent.

Mai 2012                                                      Une internaute


 

D’une astronaute notre vie en relation avec Dieu et nos frères

 

Ce beau texte et ce beau témoignage en quelque sorte "résument" ce que pourrait être notre vie de relation avec Dieu et avec nos frères. Tout est dans "l'entre": entre le Père, le Fils et l'Esprit; entre Dieu et l'homme, entre frères, les uns par les autres. Seigneur, donne moi des yeux pour voir et des oreilles pour entendre: voir et entendre les cris, les appels de mes frères, voir et entendre le dynamisme et la force que tu mets en eux (et en moi), voir et entendre
les merveilles que tu réalises déjà. Seigneur, ouvre mon coeur pour que je reçoive et que je vive cet amour que tu nous donnes, que je lui permette de circuler entre toi et nous
tous. Que je ne sois pas un coupe circuit... Donne-moi aussi d'espérer que c'est là où tu sembles absent, là où on parait te tourner le dos, là où l'on ressent un grand vide, le manque,
que peut-être précisément, là, tu nous attends pour aller différemment, plus loin, plus profond.
Quand on lit la Bible en continu comme je le fais depuis plusieurs mois déjà, on ne peut qu'être frappé de ce que, toujours, dans les périodes les plus sombres et les plus désespérées  de l'histoire d'Israël, des hommes se sont levés au péril de leur vie, des hommes mettant leur foi en Yahvé ont clamé leur fidélité à celui-ci, ont appelé leurs frères à revenir, ont espéré contre toute espérance. Autour de moi, des personnes vivent des situations qui semblent
bloquées, des enfants complètement paumés qui en arrivent à la violence contre des parents démunis et qui, pourtant, continuent à lutter, des personnes âgées presque grabataires, abandonnées dans un très grand isolement par des enfants eux-même en butte à des situations
inextricables, des personnes abattues par la maladie grave d'un proche et qui se referment et frôlent la dépression....Des enfants tournent le dos à la foi de leurs pères, parfois avec agressivité, semblant faire table rase de ce qui les a en grande partie construits.
Face à ces situations, je suis tentée de fuir ou de me laisser envahir par mon impuissance. Et puis, petit à petit, dans le dialogue avec ces personnes ou avec d'autres, concernés comme moi, des chemins nouveaux et imprévus se dessinent auxquels je n'aurais pas pensé car j'avais
tendance à ne compter que sur mes propres forces; rien n'est résolu et en même temps des perspectives s'ouvrent. Pour les apercevoir, il fallait prier, se déplacer, bouger, recevoir, se laisser creuser, raboter, en un mot laisser le manque habiter en soi. Peut-être vivre un
peu plus avec un coeur de pauvre?

Janvier 2012


 

D’un astronaute : ‘Lettres à Dieu’ : Et moi, que dirais-je à Dieu?

 

Un nouvel ouvrage de la médiathèque près de chez moi me conduit à prolonger la réflexion, de manière inconfortable. Ce livre datant du début des années 2000, a pour titre : "Lettres à Dieu", conçu par René Guitton. L'auteur a rassemblé une série que je n'ai pas comptée de lettres demandées par lui à des personnes très diverses : croyants ou non croyants, athées militants comme Houellebeck qui ironise en peu de mots, ou d'autres qui s'interrogent, et de croyants de diverses confessions : chrétiens ou musulmans, juifs, ou bouddhistes croyants en une dimension spirituelle.

Plusieurs éléments me frappent :

Premier point : La grâce rencontrée et exprimée avec ferveur par certains chrétiens : Guy Gilbert, l'abbé pierre, soeur Emmanuelle, des prêtres en Algérie, mais aussi la force de la prière de juifs ou de musulmans. Les mots de ces témoins m'obligent à avancer. 

Deuxième élément, au moins aussi fort : la question du mal, ou plutôt le scandale du mal, des massacres opérés au nom de Dieu, question lancinante : pourquoi permets tu ce mal? Ou plutôt, pour beaucoup : puisque le mal existe, Dieu n'est pas. La question de l'impossibilité de penser Dieu, s'il a tout prévu, pourquoi le mal? s'il est tout puissant pourquoi le mal? Je ne peux simplement rejeter ces refus comme insignifiants, ceux qui les expriment reçoivent notre foi comme insignifiante. Ma prière doit prendre en compte le mal, et d'abord le mien, pour ne pas juger le mal fait par d'autres. Le scandale du mal dépasse l'entendement, René Girard, a pu écrire qu'il voit tomber Satan sur le monde. La prière est celle de Jésus au Golgotha. Au delà de son épreuve personnelle, la mort affreuse qui approche, et le rend solidaire des hommes souffrants de toute époque, Jésus prie pour que la volonté de Dieu soit faite : "que ton règne vienne, délivre nous du mal".

Alors où se situer? Près des pauvres comme le répètent beaucoup de témoins. Je prouve ainsi que Dieu amour me conduit. Là : "je suis sur de ta parole". Jésus a donné sa vie : puis-je en menant une vie, somme toute, confortable et à l'abri de trop de malheurs, dire que je marche à la suite du Christ? En disciple bien indigne. Mais Jésus n'ouvre pas la voie étroite pour que personne ne puisse la gravir, il est avec nous, c'est lui qui nous relève. Il nous appelle dans notre insuffisance.

              La petite espérance n'est pas que pour des privilégiés et des grands saints, elle est appel à avancer chaque jour. Comme Eluard qui répétait : "j'écris ton nom liberté", je répète : "Jésus, je crois en toi, conduis nous avec toi". Je dis nous, pour celle dont je partage la vie, et pour tous ceux avec qui je vis, croyants ou non. Comme celle de l'Eglise et celle des croyants, ma voix crie vers Dieu, ma lettre à Dieu est parfois celle de Job avec ceux qui souffrent, et celle de Jean, l'ami de Jésus qui repose sur sa poitrine à la Cène, près de Marie, au pied de la croix, ou penché sur le tombeau vide, au matin de Pâques.

Janvier 2012    Gilbert


 

 

J'ai lu et apprécié le texte sur "L'Esprit dans nos enfers" que j'ai beaucoup aimé. Cela m'a juste rappelé une discussion avec des purs et durs de "Nous sommes l'Eglise" sur leur désir de supprimer de la récitation du credo "est descendu aux enfers" avec qui j'ai du ferrailler sur l'importance justement de ce fait: il est venu partager les enfers des hommes et lui-même l'a connu et traversé.     Alain

 


J'ai beaucoup apprécié le texte sur Marie "L'esprit crie en nous". Bravo !


D’un prêtre :

Je trouve l’article ‘L'Esprit crie en nous’ très intéressant, il me place devant cet Esprit qui vient nous rappeler que, grâce à Lui, nous sommes capables de vivre dans une même communion avec Dieu et avec nos frères...même si les passages de Dieu sont souvent imprévus  et pas toujours facile à comprendre au premier abord   : d’où l'importance de la relecture de ces passages que nous sommes appelés à vivre.     "Dieu par l’Esprit nous pousse hors de nos frontières" Beaucoup de personnes réinterrogent notre fidélité à Jésus Christ...  à R… : devant une mosquée qui s’agrandit, trop petite pour accueillir ses pratiquants alors que nos églises se vident ! ... "Les JMJ rassemblent un certain nombre de jeunes   encadrés par des jeunes prêtres classiques, par pas mal de religieuses issue de nouvelles communautés assez indépendantes"...     Des réactions qui nous bousculent par rapport à notre travail apostolique, et qui nous invitent à renouveler notre manière de vivre notre pastorale tout en restant fidèles au Christ et à son Église? Se remettre en cause est autre chose que de s'embarquer, chacun de son côté, sans lien, ou peu, avec l'Église. Pourtant nous avons bien besoin de prendre des initiatives pour trouver des chemins qui rejoignent ces "passages surprenants de  Dieu"     Marie nous indique un chemin en allant elle-même visiter Élisabeth pour "relire et approfondir la mission qui lui est confiée.  Le père Sesboué nous précise pour sa part ce chemin,  à parcourir ensemble.

             Voilà quelques questions que ce texte me propose d'approfondir. Merci de me l'avoir partagé. Merci pour la très belle prière qui le termine, que j'ai déjà partagée à un ami prêtre. Dans le  texte "l'Esprit Saint crie en nous", beaucoup de choses m’appellent à approfondir :

Il faut chercher l'Esprit en nous...

Pour être en vérité avec l'Esprit qui crie en nous, Dieu ouvre un passage... Quel passage ? ...

Découvrir le chemin par où passe Dieu, chemin qui n'est pas étranger à notre soif de justice,... chemin qui permet à l'homme de s'ajuster à l'action de Dieu...

L'esprit Saint dans la vie de Marie et de Joseph...

L'Esprit a mille visages et mille voix ...

Ces quelques extraits paraissent bien évidents, alors qu'ils ont un grand écho en moi ...


 

Merci à Jacques Teissier pour cet éclairage sur ce que veut nous dire la Bible ("comment nous sommes aimés de Dieu pour nous montrer le chemin du salut qu’il nous propose et ce qu’il attend de nous) et sur l'incroyable énergie développée par tous ces chercheurs et leur exigence dans la recherche de la vérité. Sans doute sommes-nous déjà prêts à ne pas avoir une lecture trop simpliste des textes fondateurs mais il est bon de se rendre compte du chemin parcouru depuis le XIX ème siècle ("une histoire chaotique").           Peut-on exprimer le voeu de lire une suite? J'ai été surpris de la nouvelle question posée in extremis :  parler de Dieu Créateur a-t-il encore du sens ?


 

 

 Merci de nous avoir fait découvrir ce site. Hier je n'ai pas eu le temps de tout lire. Tout au moins j'ai lu le document de l'évêque de DAMAS, et j'ai vu qu'il y avait non seulement une interview de J. de Montalembert, mais une contribution à un colloque sur son ancêtre que je lirai attentivement. J'ai noté le site et irai voir régulièrement ce qui s'y passe. Encore merci.

Mars 2011-03-26                                                                              Une internaute


 

J'ai toujours un très grand plaisir à recevoir vos newletters. C'est une bouffée d'oxygène et d'Espérance pour ma vie d'homme et ma vie de foi.

Mars 2011


 

Dans ‘rue 89’ de jeudi 25 mars, un article que j'ai trouvé provoquant par le style et surtout par le fond. Je me sens interpellé profondément : il s'agit d'une réaction aux indications démographiques selon lesquelles le nombre d'enfants par femme est de nouveau en augmentation. La femme qui s'exprime explique comment le désir d'enfant lui est d'abord venu, puis la vie en a décidé autrement. Parvenue à la trentaine, elle a partagé sa vie avec un ami qui la comble et qui, comme elle, ne souhaite pas d'enfant. Elle souligne combien il y a liberté pour elle à ne pas céder à ce qu'elle ressent comme une pression, poussant les femmes à avoir un ou des enfants. Elle trouve qu'elle s'épanouit sans enfant, avec son ami avec lequel elle construit sa vie. Elle se présente comme résistant à la pression, sociologique, morale ou autre, appelant les femmes à avoir un enfant.

              Père et grand-père, je n'ai pas connu ces sentiments. Ma femme et moi voulions des enfants, et nous les avons eu, les deux premiers, sans doute trop vite (trop vite, c-a-d trop rapprochés) ce qui a apporté une grande fatigue à mon épouse, et nous a conduit à accepter trop vite qu'elle arrête son travail salarié. L'équilibre personnel à du être recréé assez durement pour elle, malgré les avantages pour les enfants d'avoir leur maman à leur écoute et proximité.

Nos enfants ont eu des enfants. Une des jeunes femmes et un de nos fils ont souhaité ardemment avoir un enfant et le cancer brutal de la jeune femme a tué ces espoirs, au moment même où la procréation était programmée. Le désir d'enfant, très vital pour eux deux, a été très brutalement repoussé par la maladie. la jeune femme et notre fils ont du se reconstruire, difficilement, dans la souffrance.

Et pourtant, je ne peux me résoudre à me contenter de pointer ce qui serait l'égoïsme de celle qui se trouve très bien à n'avoir pas d'enfant, pour mieux vivre pour elle. Rien à voir à ceux qui renoncent à se marier pour consacrer leur vie à d'autres. Ici, il s'agit de la recherche de l'équilibre personnel, en refusant l'enfant. Et si c'était sa manière d'être équilibrée, qui suis-je pour juger?

Au delà de cette attitude moraliste, la question est celle des comportements humains. Ils évoluent considérablement, profondément. Les interrogations sont fondamentales, et dépassent largement la place des femmes dans l'église ou celle de la formation des jeunes filles.

              Qu'appelons-nous attitudes humanisantes, en quoi nos mentalités sont elles ouvertes au changement, jusqu'où accepter ces changements et respecter les personnes qui n'ont ni nos valeurs, ni nos critères de jugement?

Comment annoncer l'Evangile dans cet univers si loin de nos traditions. Je fais volontairement le choix de ce mot "ringard", traditions, en sachant que pour moi, il s'agit de valeurs qui m'ont formatées et en lesquelles je trouve équilibre et bonheur, quitte à ce que mon épouse et moi les vivions très différemment de ce qu'ont vécu nos propres parents. Ces traditions étaient très fortement marquées par le lien avec la foi. Dans le cas cité ici, la foi n'est même pas évoquée, le rejet ne concerne que ce qui fait encore sens sociologiquement, avoir ou pas des enfants. Dieu appelle aussi ces personnes qui sont loin. Pâques nous appelle à nous relever de nos tombeaux, comment annoncer la résurrection dans ce contexte? Jésus a parlé longuement avec la samaritaine, mais elle avait une part de références communes à celles de Jésus, références à partir desquelles Jésus a pu l'appeler, même si la vie l'avait égarée loin du chemin.


Mars 2011                                                     Un père de famille


 

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt  ces écrits sur l'intégration et  ses réalisations, réussies ou en cours de réalisations,  multiples et différentes. Avec mon mari, nous avons vécu 20 ans en ZEP, travaillé et même milité : je croise mon vécu avec ces constats. Cécile                   Février 2011


 

Je suis frappé, en relisant les textes du curé de Bobigny ou ceux qui prédèdent. Il y a un appel très fort à témoigner, ou plutôt à montrer la présence de Dieu parmi nos frères si différents, étrangers, très secoués par la vie, alors que nos propres fragilités, nos pesanteurs, nous rendent nous-mêmes si fragiles et faibles.
Ma fille professeur des écoles en ZEP vit très mal la dureté de son travail. La psychologue scolaire confirme ces difficultés : parmi les petits enfants (CE1) qui lui sont confiés, 4 ou 5 au moins, relèvent d'un traitement psychologique particulier. Les conditions de vie chez eux sont épouvantables. Et les personnels spécialisés ne sont plus disponibles, l'enseignant est seul, et doit à la fois, éviter les incidents graves dus  aux débordements des enfants les plus secoués, et apporter aux autres l'enseignement dont ils ont besoin.
Ce sont des tâches souvent incompatibles.
Et l'enseignante est elle-même atteinte nerverusement et physiquement par la dureté de la situation. Il faut tenir, non seulement pour ces enfants, mais pour elle-même, son couple, son petit enfant. Elle se situe dans le registre du témoignage de sa foi, même si, à l'école, elle n'en parle qu'aux parents qui eux mêmes en témoignent. Elle nous dit son trouble, sa peine.
Quel décalage entre l'appel de Paul à l'annonce de l'Evangile, et ce mode si particulier de vivre de ce même Evangile?

Janvier 2011                                                                  Gilbert


 

Merci à Jean de Montalembert pour son éclairage très pertinent et surtout prenant en compte la complexité des situations. Je suis pour ma part gênée par un discours sur les mouvements migratoires et la mondialisation qui consiste essentiellement à battre sa coulpe de mauvais accueillant voire de prédateur. Ce que je vis autour de moi me fait plutôt voir des jeunes et des moins jeunes, issus de l'immigration, extrêmement dynamiques: ils "en veulent" malgré les difficultés et nous dynamisent à leur tour. Je suis frappée également de voir le nombre de jeunes français sortant des frontières pour des temps plus ou moins longs, ouverts à la nouveauté, curieux de tout, prêts à recevoir de l'autre. Ils semblent entrés de plain pied dans une culture mondiale. Cela ne retire rien aux situations d'injustice que vivent beaucoup de personnes mais ces situations ne sont pas le tout de la question. Quant à la rupture de la transmission entre générations, c'est vrai et pour moi c'est un profond mystère. Cependant, sur le long terme, j'espère que l'on  s'apercevra  qu'en dépit de formes différentes et presque malgré nous, l'essentiel de ce qui valait le coup dans  nos vies a été transmis.  Avec tout de même un grand point d'interrogation sur l'essentiel de l'essentiel, à savoir notre foi en Jésus Christ... Il est vrai que la foi n'est pas un paquet bien ficelé que l'on se refile comme un ballon...

Janvier 2011                                                                                                  Une mère de famille


 

Notre foi en Jésus-Christ

Je viens de subir un choc, un choc vivificateur pour ma foi. Le site des jésuites rend compte du dernier livre de Joseph Moingt  sur le sens de la foi en Jésus réssuscité.
Je retrouve sens et réponse à ma recherche. La foi en Jésus réssuscité est au coeur de notre vie, si Jésus n'est pas ressuscité disait déjà Saint Paul, notre foi est vaine.

Je me débats depuis longtemps contre une certaine idée de la religion qui m'étouffe, ce livre donne sens et vie à ce que j'expérimente. L'interview du père Moingt dans la Croix, auquel le site des jésuites donne accès, est très éclairant. Cela décoiffe tant est fort ce qui est apporté. Tenter d'en rendre compte ici est pour moi un effort de partage qui me pousse à témoigner de la manière dont ma propre foi s'enrichit. Je vous remercie de me donner cette occasion vitale. Mais surtout prenez, si vous ne l'avez déjà fait, le temps de lire par vous-même ces textes.

Le Père Moingt met en perspective le sens des évolutions de la foi, des croyances et de la religion. La foi avant Jésus s'est purifiée, approfondie, creusée : de la foi "utile" en un Dieu fort, qui sauve à bras étendu, en écrasant les ennemis de son peuple, Israël a du passer, dans la douleur, à la foi en l'amour de Dieu. Dieu ne veut pas le malheur du juste, ne se satisfait pas de ce qui arrive à Job. Job, le juste apprend la foi dans son malheur même, et non dans la rétribution en richesses accumulées. Job se dresse face à Dieu et proclame que son "golem", son témoin le sauvera. Job croit, et pourtant il n'est pas d'Israël, il n'a aucun pouvoir sur Dieu. Et Dieu lui donne raison face aux calculs des hommes sur la rétribution. Israël a découvert l'amour de Dieu dans son propre malheur. Pendant longtemps les psaumes ont proclamé que Dieu fort chasserait les ennemis et rétribuerait les justes. Avec la poursuite des persécutions, le martyre des justes, Israël a appris à proclamer sa foi dans son malheur même. Israël témoigne que Dieu donne la vie. La foi en la résurrection ne naît pas dans les richesses du Temple glorieux, mais dans les tortures infligées aux croyants. Dieu est vie. Et l'on aborde avec ce livre la situation actuelle : la religion, reçue comme une assurance, se fissure de toute part, et paraît ne plus tenir que comme une assurance, sans vraie garantie autre  que le recours vain à l'argument d'autorité. Mais la religion porte aussi en elle-même le feu de son propre débordement, elle rend témoignage à la foi en Jésus ressuscité, et cela dépasse et rend vain tous les arguments d'autorité. La science, les progrès de la conscience humaine ont fait apparaître la vanité de tous les arguments d'autorité sur la puissance d'un Dieu qui s'imposerait aux hommes. Jésus lui même a subverti toutes ces tentatives stériles. Il a donné sa vie et il est mort sur une croix. Sa résurrection n'a pas été plus comprise par les apôtres qu'elle ne l'est aujourd'hui. Et c'est le coeur de notre foi.

Je me souviens de ma révolte quand un professeur bien sous tous rapports avait tenté de nous exposer les "preuves" de l'existence de Dieu. La foi ne se prouve pas, c'est un appel à l'amour, en réponse à l'amour que Jésus nous offre, et l'amour nous presse. Ce n'est pas une preuve, mais un feu qui demande à se répandre et nous brûle.

Le Père Moingt écrit que c'est la subversion même accomplie par l'Evangile qui pousse les hommes à la liberté, chassant les assurances de la religion pour revenir au coeur de la foi en la vie, liée à la liberté. Il note que le Concile Vatican II a reconnu ce travail de l'Esprit de vie, dans la poussée de la liberté au sein de l'humanité, bien au delà des limites de la religion. La vie triomphe de la mort par l'amour et non par la puissance. La vie ne s'arrête pas avec la mort, elle ne se confond pas avec l'accumulation de puissance, d'assurances, la vie est amour donné par Dieu et que nous sommes appelés à rejoindre dans nos frères et en nous-mêmes.

Janvier 2011                                                                                                       Un laïc         


 

"Merci pour 'l'Eglise pour notre temps' qui fait bouger et secoue."

De Syrie, un archévêque nous envoie ce message en nous demandant de penser et de prier pour les chrétiens d'Orient : "A peine rentré de Rome pour annoncer aux fidèles les bonnes nouvelles rassurantes du Synode - cadeau de l'Eglise aux chrétiens d'Orient- le drame de l'Eglise Notre Dame de la Délivrance à Baghdad éclata pour faire 53 victimes innocents dont deux jeunes prêtres... Le Message de ce Synode baptisé dans le sang pour dire l'essentiel : La CROIX est le seul chemin d'avenir...

 

Notre fille est prof des écoles dans un quartier dfficile à Paris. Elle nous rapporte la situation des enfants et elle nous parle de nombreuses "cosettes", d'enfants battus. " On ne peut rien faire s'il n'y a pas de traces physiques pouvant faire l'objet d'un certificat médical et pouvant être montré à la police". Elle raconte la maman qui est dans le vaudou, et qui "pète les plombs" contre les enseignants.
Aujourd'hui, elle nous dit : "Je me suis souvenu de ce que vous faissiez avec les étrangers. Nous avons eu à l'école un repas des nations, nous avons partagé des plats très différents avec les parents". Ce sont des parents FCPE qui l'ont organisé. Ils sont catholiques et mettent leurs enfants dans cette école. Ils veulent rester dans le quartier pour être avec les autres, pour ne pas se défiler, par engagement.
Question : on nous parle de ségrégation entre quartiers et entre écoles, les quartiers défavorisées avec leurs écoles à problèmes, sans moyens. Et voilà ce témoignage : il y a des jeunes parents qui osent s'engager et engagent leurs enfants. N'est-ce pas la mission, aujourd'hui, près de nous. Merveille que fit pour nous le Seigneur...
                                             Décembre 2010      Un père de famille.


 

 

Dans les critiques littéraires j'ai lu votre recension de Sesboué. Je suis moins à l'aise que vous. J’aime beaucoup la littérature de F.Lenoir ! Ainsi le Christ philosophe. J'ai acheté  Comment le Christ... Je n'ai pas poursuivi la lecture car j'étais un peu mal à l'aise mais ne l'ai pas condamné, car vraiment un doute m'effleure depuis longtemps: les apôtres n'ont pas mesuré la dimension de Jésus de Nazareth, même avec le profession de foi de Pierre, à Césarée. Il a fallu Pentecôte...D'ailleurs F.Lenoir a répondu à Sesboué dans la Croix (vers le 26 oct.) pour dire que leur foi en la Résurrection les a amenés à la conscience de sa divinité… Je me dis aussi qu Ph 2 "Jésus de condition divine n'a pas retenu... écrit avant les évangiles prouve un conscience déjà élaborée.. Mais il a fallu toute la réflexion des Pères (grecs surtout) pour une élaboration claire (si c'est possible pour un tel Mystère)

Mais je ne mets pas doute la foi de F.Lenoir.... Je l'ai rencontré en Belgique, il m'a fortement impressionnée et j'ai lu ce qu'il analyse des grandes religions de Socrate à Jésus. Ça n'a nullement troublé ma foi...

De toutes façons Christ et Seigneur, des vocables qui me réjouissent et qui prennent encore plus de force à la lecture deTeilhard.

                                                                                                29 nov.2010         Une religieuse


 

Merci pour votre site qu'un ami me fait découvrir, lequel  m'intéresse de près, et dans la longueur d'onde du courant de ma foi,  et comme artiste chorégraphique.      Nov 2010


 

J'aime ce site car l'Eglise n'est pas présentée comme toute-puissante et au dessus de la mélée. Les clercs ne sont pas présentés comme des notables. L'Eglise a les pieds dans le quotidien. Je me reconnais pleinement membre de cette Eglise.

                                 Novembre 2010            Un laïc engagé dans la cité.


 

J'ai lu les interventions des lecteurs et je n'avais pas compris que les pages culturelles étaient si intéressantes et d'un abord facile. J'ai aimé Savonarole et Botticelli. Le reste aussi et j'accroche avec ma récente expérience, responsable d’une maison de retraite pour religieuses âgées.  Nous avons eu hier la visite d’un responsable de notre diocèse. Pire que Savonarole ! un long sermon sur le purgatoire (article de foi selon lui !!!!) l'Église a donc à jouer les bons Samaritains pour nos pauvres défunts enfermés dans leur prison. Il faut donc offrir pour eux le Très saint sacrifice de la messe ! En plus et je ne sais pourquoi, il en vient à parler des divorcés remariés. (Les personnes dont je m’occupe ont quelques 90 ans) Il n'y a aucun problème car les divorcés peuvent aller à la messe et profiter de ce St sacrifice.

Novembre 2010     Une religieuse


 

Octobre 2010

 

J’ai enfin pris le temps de parcourir le site que je trouve très agréable à lire, clair et bien illustré. Une seule critique de pure forme : la page d’accueil que je trouve un peu triste, en raison peut-être de l’accumulation de gris, alors que tout le reste est plutôt lumineux. J’ai trouvé très intéressant les interviews de Marie Madeleine (L’église et les sociétés modernes, les origines de l’homme).

                                                                             Un laïc


 

Votre site m’a fait un choc car j’ai retrouvé ce que j’ai vécu dans une paroisse située dans la banlieue d’une grande ville belge. Il y avait beaucoup de travailleurs venant de l’étranger : portugais, espagnols, polonais, africains des grands lacs… A la paroisse, quand nous avons pris conscience que notre quartier se transformait, grâce à notre curé qui a été missionnaire, nous avons  essayé de les regarder autrement : non pas comme des personnes que nous devions accueillir mais comme des personnes qui accueillait notre ville dans leur cœur, leur peau, qui apportait leur volonté de vivre et de faire vivre leurs familles restées là-bas.  

Notre paroisse s'est enrichie de leur présence active. Cela m'a fait penser aux opéras de Mozart. Dans certaines séquences, trois ou quatre acteurs et actrices chantent leur cris ou leur joie chacun avec leur propre mélodie. Mozart a réussi à fondre ces chants et en faire une symphonie.

Maintenant, je suis professeure ns une école. Parmi nous,  il y a des professeurs de religion qui ouvrent les élèves aux différentes démarches religieuses de l’humanité. Pour certains, c’est une véritable ouverture. Mais je crois que Jésus a besoin de témoins et de communautés attentifs à notre environnement qui évolue si vite. 

                                                                              Une religieuse


 

Septembre 2010

  Dans une région touristique du sud de la France, le témoignage de la foi chrétienne est présenté comme un patrimoine, marqué fortement par le passé. Il est dit clairement que le Conseil général préserve ces biens que la communauté chrétienne ne peut plus assumer, en les laissant à la disposition du culte catholique autant que nécessaire. Il est même expliqué que certaines oeuvres ont été récupérées, après qu'un curé les ait vendues. L'Eglise qui est dans ce département est sans doute vivante. Sans pouvoir la rencontrer vraiment, nous avons participé à des offices. Mais nous ressentons un décalage très fort entre les richesses du passé et la grande pauvreté d'aujourd'hui. Quel message de foi peut passer à travers le décalages entre ces monuments magnifiques et quasi désertés par les fidèles, et les regards des personnes d'aujourd'hui. Quel est l'accès au message de foi du passé? Quel défi pour les chrétiens d'aujourd'hui!


                                                                     

Juillet 2010

Tout homme rencontré est travaillé par l'Esprit.

     Merci pour cette suite de textes qui touchent, me semble-t-il au coeur de notre foi et de notre espérance dans le monde d'aujourd'hui, si divers et si tiraillé...

    Laïque, chrétienne, je crois que tout homme que je rencontre est lui-même travaillé par l'Esprit, à sa manière et dans son chemin. Tout ce qui m'est demandé est de m'ouvrir suffisamment pour que l'Esprit en moi puisse rejoindre l'Esprit en lui et que nous nous laissions l'un et l'autre interroger,  malaxer, transformer, enrichir peut-être, d'une façon que, la plupart du temps nous n'avions pas prévue. Bien sûr, c'est un chemin rugueux car, si nous vivons des moments de grâce et de communion, il s'agit toujours, tant les différences peuvent être grandes, de moments fugaces, instables, d'un équilibre toujours à reconquérir. Parfois on est tenté de se décourager. Mais je suis émerveillée de voir que le désir d'aller vers l'autre, la soif de dialogue, d'harmonie, d'enrichissement mutuel est partagé par l'autre. Oui, l'Esprit est à l'oeuvre....

Une laïque, belle-mère de deux personnes d'origine étrangère

 


Juin 2010

    Notre fille se marie, à cette occasion nous sommes frappés par de nombreux contacts entre foi et incroyance. Son mari ne croit pas, mais accepte le mariage religieux, l'affichage de la foi par les chants, la bénédiction nuptiale qui se prépare. Des contacts directs ont lieu entre incroyance et foi. Lors du mariage civil, l'adjoint au maire qui officiait m'a reconnu. Il a jugé bon de "saluer l'engagement citoyen". Il a évoqué mon nom, mais ce qui est significatif en ce fait, c'est qu'il a cité le mensuel d'information, ouvertement catholique auquel je coopère au sein d'une équipe.
     Pour les jeunes, croyants et incroyants, la reconnaissance de cette présence catholique dans la cité, de la part d'un adjoint communiste, me paraît très significative : les catholiques font partie de la cité, l'information est canal d'évangélisation, ou du moins ouverture du dialogue à venir, dans le respect mutuel.

Un anonyme

Merci de m'avoir adressé ces documents suggestifs et intéressants.


Mai 2010

Votre site met au coeur de sa réflexion l'inculturation. En raison de l'Exposition de Shangaï, on parle beaucoup de la Chine, ces jours-ci. Il convient d'évoquer une grande figure, celle de ce jésuite italien Matteo Ricci qui, le premier, a compris qu'il fallait se faire lettré avec les lettrés pour pouvoir leur parler du Christ. C'est lui qui a inventé le système de transcription de la langue chinoise avec ses 5 tons dans notre alphabet.
Passeur entre deux mondes, il a exposé la foi chrétienne en chinois et en même temps il a fit connaître à l'Occident la pensée chinoise en traduisant les livres majeurs du confucianisme. En cette année où nous fêtons le 5ème centenaire de sa mort (11mai 1610), il valait bien la peine d'en évoquer le souvenir.

Un prêtre

 

Je souhaite que beaucoup de personnes réagissent et complètent, comme sur les autres thèmes abordés sur votre site. cette possibilité d'échanges est très intéressante.

Une anonyme

 

Merci de me tenir au courant des nouveautés. Elles nous sont très utiles car elles permettent de relancer les échanges.

  Un prêtre


Avril 2010

J'ai beaucoup aimé ce site. L’année sacerdotale est vraiment d'actualité. En étudiant quelques figures de prêtres, nous nous sommes rendu compte combien il est difficile d'être prêtre aujourd'hui. La mission d'écoute est primordiale pour être immergé dans notre monde. Notre Eglise a une grande richesse dans ses prêtres. Et que l'on ne me parle pas de pédophilie ! Je ne rencontre que des hommes de valeur qui cheminent avec nous sur des chemins inconnus (ou connus de Dieu seul). N'est-ce pas enthousiasmant ? Mais cela sera-t-il suffisant pour annoncer la Bonne Nouvelle ?

Une laïque


Mars 2010

Votre site est pour moi source de paix car vous abordez les questions que nous nous posons aujourd'hui et, comme l'écrit Albert Camus "La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent."

  Un prêtre

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Vous exprimez ce que je pensais confusément et n'osais pas le formuler devant mes pairs. Aussi, je vais transférer vers mes copains journalistes chrétiens ce site car nous sommes navrés par les messages officiels.

  Un journaliste habitant hors de France.


Février 2010

Le texte mis en débat nous a semblé bien et beau mais il ne provoque pas.

Un groupe de prêtres

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J'ai bien reçu le texte que tu nous envoies. Je l'apprécie tout à fait car il redit ce que les prêtres de mon diocèse évoquent souvent dans leurs partages. Je vais le proposer aux responsables diocésains mais aussi aux aumôniers du mouvement. car je viens d'être nommé aumônier diocésain. Je suis en total accord avec votre analyse et les questions posés.

Un prêtre


Janvier 2010

Merci pour la confiance faite pour se livrer, ce qui n'est pas donné à tous, tant  certains  privilégient l'image du prêtre à l'homme engagé. J'ai beaucoup apprécié cette expérience que notre foi ne peut se renouveler que si elle accepte la confrontation avec autre chose qu'elle-même. Nous avons vraiment vécu cela en ces jours de Noël où l'ami de notre fille, athée, nous a permis de nous resituer, tant il fallait dire  notre foi avec les mots de la vie et non ceux de l'Église. J'aime ces  moments où il faut éclaircir, dépouiller, aller à l'essentiel sans se  renier. Un exercice pas si évident mais un moment de vérité.

Un couple.

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Votre texte nous a touché, elle montre une grande souffrance que nous comprenons bien. La baisse des pratiquants met en question votre fondement. La figure du prêtre est excellente, elle a bonne presse, on y trouve beaucoup d'écoute, de générosité, de bonté, d'amour parce que vous êtes habités par le Christ. Les chrétiens ne se retrouvent pas dans les paroisses actuelles et la liturgie, c'est autre chose.

Un couple

 

 

 

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