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Visionnaire de l'invisible
La littérature

Résurrection de Jésus et résurrection des morts
Jean-Pierre Torrell
(Cerf - 2012)

 

Par sa résurrection,
Jésus inaugure des temps totalement nouveaux

 

 

     Pour beaucoup de nos contemporains, l’idée d’une résurrection corporelle leur est complètement étrangère. Pour beaucoup de chrétiens occidentaux, la résurrection de Jésus qui inaugure la fin des temps et une création nouvelle pose bien des questions alors que certains sont attirés par la réincarnation qui donne sens à leur vie. Quant aux juifs, ils attendent la résurrection uniquement pour la fin des temps. Quand Jésus annonce qu’il attirera tous les hommes à lui quand il sera élevé de terre, la foule lui répliqua : ‘Nous avons appris dans la Loi que le Messie demeure pour toujours’.»(Jn12,33-34) La résurrection de Jésus est la ligne de partage entre foi chrétienne et foi juive. Quant à Mahomet, la mort du  prophète Jésus en croix est impensable de même que sa résurrection.

     Jean-Pierre Torrell, dominicain et professeur émérite à la faculté théologique de Fribourg en Suisse, aide le lecteur à retrouver le sens de la résurrection, à le vérifier et à l’approfondir à la lumière de la réflexion de Thomas d’Aquin. Nous avons essayé ici de résumer sa réflexion sur la résurrection car elle nous a semblé éclairer bien des questions que nous nous posons aujourd’hui. Ceux et celles qui voudront approfondir le mystère de la résurrection des morts seront éclairés par les pages qui traitent particulièrement de cette question.  Nous sommes reconnaissants au frère Torrel de nous aider à mieux saisir dans la foi ce ‘quelque chose’ qui s’est réellement passé mais qui a échappé même aux apôtres.

 

La résurrection reste un mystère

Comme « La résurrection reste un mystère et un mystère ne se prouve pas : nous ne pouvons y adhérer que par et dans la foi. » (p 14), l’auteur commence par relire les textes du Nouveau Testament qui parlent de la résurrection de Jésus. Que disent ces textes ? Que Jésus a été réveillé et que c’est Dieu qui a voulu que Jésus ne reste pas dans le royaume des morts mais soit élevé dans le domaine propre à Dieu lui-même, le royaume de la Vie. Une autre expression est utilisée dans le Nouveau Testament : Jésus s’est relevé, se tient debout. Le terme ‘se relever’ désigne souvent dans la Bible le commencement d’une action. Cette expression rend mieux compte de l’impact de la résurrection sur l’histoire de l’humanité.  Par la résurrection   de Jésus et le don de l’Esprit Saint, l’humanité est entrée dans les temps qui sont derniers. « Celui qui a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » écrit Paul aux Romains.

 

La résurrection du Christ n’a pas eu de témoins

La résurrection du Christ est toujours présentée dans les évangiles dans un contexte de foi. Quand les apôtres parlent de résurrection, comme ils n’ont pas été témoin, ils parlent de ‘quelque chose’ qui s’est réellement passé mais qui leur échappe. Et ce ‘quelque chose’ a donné des fruits imprévisibles : les apôtres sont transformés à tel point qu’il n’ont plus peur des autorités religieuses et l’Eglise primitive a eu une croissance extraordinaire. « La résurrection comme telle n’a pas eu de témoins, mais les apparitions du Ressuscité en ont eu, et c’est d’elles que les origines de la foi chrétienne reçoivent leurs coordonnées historiques... cette résurrection que la foi juive attendait pour la fin des temps uniquement, la foi chrétienne l’insère dans l’historie par la résurrection de Jésus : l’eschatologie est désormais ancrée dans l’histoire.» (p 29) Le ressuscité prend l’initiative de se faire reconnaître pour que les yeux de ses disciples se dessillent. Il se fait reconnaître corporellement car pour la Bible, l’homme est son corps. La forme corporelle sous laquelle Jésus apparaît est en continuité avec celle que les disciples ont connue avant sa mort ; elle a une consistance indépendante des personnes qui en sont les bénéficiaires. Ce n’est pas un esprit mais un corps. » (p 80) Cette continuité s’accompagne d’une discontinuité car les apôtres ne voient pas Jésus comme avant mais le reconnaissent. Jésus ne leur a pas donné des preuves de sa résurrection mais des signes.

Il est à noter que ce sont des femmes qui ont été chargées d’aller dire aux apôtres : « Nous avons vu le Seigneur ! » En fait, le Seigneur s’est fait voir à Marie-Madeleine. Dans la tradition latine, Marie-Madeleine est nommée ‘Apôtre des apôtres.’ Aujourd’hui, Jésus continue de prendre l’initiative de venir à la rencontre des hommes et des femmes par sa Parole et par l’Eucharistie et par des femmes et des hommes qui mettent l’amour et la justice au cœur de leur vie.  

 

La résurrection  revêt une dimension communautaire et cosmique

Avec Jésus, l’humanité est entrée dans l’ordre de la création nouvelle grâce au don de l’Esprit qui est répandu sur toute chair. La résurrection introduit tous les hommes dans la vie de Dieu Père, Fils et Esprit car la personne humaine ne devient elle-même que dans sa dimension sociale, dans sa relation à d’autres. L’humanité entraîne aussi le cosmos dans sa renaissance.  Le cosmos est en quelque sorte le ‘corps agrandi’ de l’homme. Paul n’a-t-il pas écrit aux Romains (8, 18-24) : « La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu… la création toute entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule : nous aussi qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance pour notre corps. »

La résurrection de Jésus est le signe de l’amour de Dieu pour l’humanité d’un amour qui ne s’éteindra jamais et façonne l’homme créé à l’image de Jésus ressuscité.

 

 

 

Mars 2013, R.P.

 

 

 

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