L'inculturation / Contributions d'experts
    
La longue histoire des religions
Le contexte général.
L’homme est-il un animal spirituel ?
C’est la question qui anime un certain nombre d’anthropologues et de préhistoriens à la recherche des traces de l’apparition des religions dans l’évolution de l’humanité.
Au   fur et à mesure de  l’émergence d’une organisation sociale et politique   dans les premières  sociétés, le sentiment du sacré apparait avec la   révolution néolithique. Puis  une période nouvelle se précise, que le   philosophe Karl Jaspers appelle  « période axiale » et qui, entre le 8°   et le 3° siècle avant notre  ère, voit apparaître, parallèlement dans   différentes régions du monde, des  spiritualités d’un genre nouveau,   portées par des prophètes et des sages. Elles  se présentent comme des   religions de salut, basées sur des valeurs  universelles.
La principale d’entre elles : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse », est devenue le fondement moral de toutes les sociétés.
Et aujourd’hui, dans notre société-monde connectée, qui génère des tensions entre l’individualisme égalitaire et la domination exercée par la globalisation économique et culturelle, certains se demandent si nous ne sommes pas en train de vivre une nouvelle évolution des religions de demain.
L’humain, animal spirituel.
Au 19° siècle, Charles Darwin proposa une théorie sur la nature animale de l’homme. A partir de là, est née la préhistoire, science nouvelle qui s’interrogea sur les traces matérielles des humains d’avant l’histoire. Ce sera le point de départ de nombreuses fouilles aux quatre coins du monde, dont les résultats surprenants alimenteront le développement des sciences comme l’anthropologie, la sociologie, l’histoire de l’art et celle des religions. Aujourd’hui, certains de ces scientifiques interrogent le côté « invisible » des préoccupations de nos lointains ancêtres. L’art préhistorique manifeste clairement leur recherche spirituelle, quelle que soit l’interprétation qu’on en donne. Mais il est relativement récent, ne remontant pas au-delà de 40.000 ans. Les premières sépultures, remontant jusqu’à 100.000 ans, sont un autre signe des préoccupations spirituelles des premiers humains.
Une pensée symbolique semble avoir émergé très tôt : peut-être déjà pour certains, il y a 3 millions d’années, avec la fabrication d’outils en pierre qui nécessitaient des gestes complexes. Avec la domestication du feu, il y a 1,5 million d’années, les hominidés commençaient à dépasser les conditionnements de la nature et à humaniser leur environnement. D’autres chercheurs, comme le paléontologue Stephen Gould, suggèrent que la religion aurait pu être favorisée par l’évolution du cerveau, nécessaire à l’organisation d’un groupe en milieu hostile, et donc aussi par la conscience de la mort qu’il fallait exorciser par des rituels spirituels. Symbolisme et langage sont considérés comme des attributs humains concomitants, bien qu’il soit difficile de dater précisément leur apparition.
Avec la fin de la période de glaciation, dans les zones plus tempérées, commence la révolution néolithique au cours de laquelle les humains apprennent à domestiquer la nature. Le préhistorien Jacques Cauvin l’a décrite au Moyen-Orient : avec la sédentarisation, l’organisation des villes, la naissance de l’agriculture et de l’irrigation, apparaissent un renouvellement des symboles et le développement de cultes aux divinités. Cette révolution se retrouve aussi au plan idéologique avec l’émergence d’un sacré qui tendait à légitimer la hiérarchie sociale et politique. Viendront ensuite, l’écriture, la métallurgie et la naissance des premiers empires. Le passage de la vie en tribus à la construction de cités s’opère progressivement avec l’élaboration de systèmes religieux plus complexes, le pouvoir étant assumé par des chefs qui auront un rôle, à la fois politique et religieux.
Le sociologue Yves Lambert, dans son livre La naissance des religions (A. Colin, 2007), propose quatre étapes dans l’évolution de la pensée religieuse, citées par Laurent Testot : « Une religion des origines, tribale ; une religion de l’agriculture et de l’élevage, passant d’un univers humano-animal à un monde humano-divin ; la naissance des religions de salut, au moment « axial » ; et la modernité ».
Les grandes religions universalistes ont accompagné les échanges commerciaux de longue distance, les conversions permettant d’établir un climat de confiance indispensable. C’est au moment « axial » que les bases d’une division entre deux sphères de l’activité humaine, le marché et la religion, commencent à être posées.
La période axiale : la révolution spirituelle.
Au 6° siècle avant notre ère, au moment où la philosophie en Grèce prenait son essor (avec Socrate, Platon, Epicure, Pythagore, Marc-Aurèle, et bien d’autres…), il se trouve qu’au même moment, à des milliers de kilomètres de là en Asie, apparaissait un nouveau type d’homme : le sage. Confucius, Lao-Tseu et Siddhârta (le Bouddha) en sont les trois figures principales. Il faudrait citer aussi Zoroastre en Iran.
Cette époque de l’histoire de l’humanité a été qualifiée de « période axiale » par le philosophe Karl Jaspers, qui voulait décrire ainsi la véritable révolution qui a vu apparaître des spiritualités d’un genre nouveau.
Ces sages vont fonder  les trois principales spiritualités d’Asie : le confucianisme, le taoïsme  et le bouddhisme. Le junzi   ou « l’homme  de bien » confucéen a des traits comparables au sage   stoïcien. Comme le  modèle de vie taoïste est proche du style de vie   d’Epicure. Le sage est dirigé  par sa conscience intérieure plutôt que   par ses passions ou par les conventions  sociales. On peut trouver des   traits communs à ces différents personnages et à  leurs sagesses :   l’affirmation d’une éthique intérieure liée à une  discipline de vie,   une quête spirituelle qui va au-delà des rites et des  croyances   communautaires. Il s’agit d’établir en soi une « vie  intérieure ». Ces   trois sagesses se sont mélangées dans le monde chinois à  tel point   qu’il est difficile de les distinguer. On emploie peu, à leur sujet,  le   terme « religion » qui est venu tardivement dans la civilisation    chinoise, lors des contacts avec les premiers voyageurs occidentaux.
Cyrille   D. Javary explique qu’un « regard global sur  l’enseignement des trois   sagesses chinoises fait apparaître leur profonde  convergence : elles   invitent à accroître notre responsabilité, à  développer notre capacité à   répondre aux situations par une attitude  appropriée. C’est au niveau   des applications pratiques qu’elles se distinguent : 
  *le   confucianisme, en mettant  l’accent sur la responsabilité au niveau   social, incite à une attitude  bienveillante envers autrui et au respect   de l’ordre social.
  *le taoïsme, davantage porté sur la  responsabilité au niveau vital, se manifeste d’une manière ying par une attitude accueillante envers son corps, et d’une  manière yang par une attitude  respectueuse envers la nature.
  *le   bouddhisme, en soulignant  l’importance de la responsabilité   individuelle des actes et la nécessité  d’acquérir des mérites, favorise   une forme de compassion envers toutes les  formes vivantes.
  Sans   doute, est-ce cette  répartition des tâches qui a permis à ces trois   sagesses de cohabiter si  durablement et de s’enrichir mutuellement. Il   s’agit d’enseignements, de  manières de vivre plutôt que de croyances   absolues ».
La règle d’or, maxime universelle.
« Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas subir ». Cette règle de morale, formulée pour la première fois par Confucius, a connu de très nombreuses formulations, dans la plupart des cultures et des religions du monde, au point d’être reconnue comme une règle universelle de toute morale. On la trouve, par exemple, formulée positivement par Jésus dans l’évangile : « Tout ce que vous voudriez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux ».
Olivier du Roy, dans son livre La règle d’or. Histoire d’une maxime universelle, (Cerf, 202), explique que cette maxime est une structure morale : elle invite à inverser les rôles entre moi qui agis et celui à qui mon action s’adresse, à me mettre à la place de l’autre, afin de ressentir les conséquences de mon action du côté de celui qui la subit. Cela peut déboucher sur deux règles différentes :
- Une règle d’empathie : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas subir » ou « Traite les autres comme tu voudrais être traité ». Elle invite à convertir mon égoïsme originel en prenant l’autre en compte comme quelqu’un d’aussi important que moi.
 - Une règle d’équité : « Ce que tu reproches à autrui, ne le fais pas toi-même » ou « Comme tu juges qu’autrui devrait agir avec toi, agis toi-même vis-à-vis de lui ». Elle invite à retourner sur moi les jugements que je porte sur les autres.
 
Cette   règle d’or, apparue au 5°  siècle avant notre ère et répandue dans   toutes les cultures et religions du  monde, correspond à un état de   maturité morale de l’humanité. Cette  reconnaissance de l’autre humain   est donc une donnée culturelle universelle,  fondement d’une véritable   « loi naturelle » (ce qu’en fera la  tradition chrétienne à la suite   d’Origène, comme une grande partie de la  philosophie occidentale   ultérieure).
  Pour   Martin Luther cette loi  naturelle est inaccessible à l’homme sans la   grâce de Dieu. L’amour de soi est  perverti : il doit se convertir et   amener à préférer l’autre à soi-même.
  Les   missionnaires jésuites en  rentrant de Chine, vers 1600, rapportent et   traduisent les textes de Confucius  exposant clairement cette règle   d’or.
  En   Europe, cette règle sera méprisée par Emmanuel Kant qui  la traitera de   « maxime triviale ». C’est seulement avec Paul Ricoeur  qu’elle   retrouvera une place centrale dans la réflexion morale.
Au 17° siècle, cette règle devient pour le mouvement des Quakers un argument décisif dans leur refus de l’esclavage des noirs, qu’ils découvrent en Amérique : « Il y a une maxime qui dit que nous devons faire à tout homme ce que nous voulons qui nous soit fait à nous-mêmes, sans considération de génération, d’origine ou de couleur ». A la fin du 19° siècle, en Amérique, c’est un véritable mouvement politico-social qui la prendra comme étendard. Des hommes politique en feront un principe de gouvernement et cela amènera le président John F. Kennedy a parler contre la ségrégation raciale en 1963 : « Le cœur du problème est celui-ci : allons-nous traiter nos compagnons américains comme nous voulons être traités ? ». Et Barack Obama reprendra cet appel, dans son discours du Caire, comme principe de rapprochement entre Islam, Christianisme et Judaïsme.
La nouvelle religion du monde.
D’après Raphaël Liogier, qui a  écrit : Souci de soi, conscience du  monde (A.   Colin, 2012), nous sommes entrés dans une nouvelle ère religieuse  avec   l’évangélisme, la nébuleuse du « New Age » et toutes les  postures   fondamentalistes.
  Au   cœur du phénomène de la  sécularisation, qui caractérise nos sociétés   occidentales, on considère que  plus la rationalité s’affirme et plus la   religion recule. Comme s’il y avait  une incompatibilité de principe   entre foi et savoir. Cette idée réductrice de  la religion a été   soutenue par Freud, qui la considère comme une illusion  (prendre ses   désirs pour la réalité), et par Marx, qui l’assimile à une  idéologie   (l’opium du peuple), destinée à masquer les rapports sociaux de    domination. Pourtant, cet enracinement profond de la dimension   religieuse dans  notre imaginaire confirmerait plutôt son importance   dans les rapports entre les  hommes.
  Quelle   est donc cette dimension  irréductible de l’existence humaine ? R.   Liogier considère que l’homme est  habité par le désir de vivre et par   le désir d’être, d’être reconnu, d’être  quelqu’un pour les autres. Et   pour cela, il a besoin de s’identifier à des  figures emblématiques   qu’il trouve dans des « récits », des mythes,  de grandes histoires   épiques, des romans ou des séries télévisées aujourd’hui,  ou qu’il   invente purement et simplement pour se créer une image. Ainsi, l’homme    se construit un « être moral », une personnalité à laquelle il    s’identifie.
  Son   « désir d’être » est  naturellement orienté vers le « désir d’être   plus » et, finalement,  vers le « désir d’être toujours », ce qui   engendre en lui un rapport  très particulier à la mort et l’idée d’une   survie de l’âme. Et, pour exprimer  ce désir fondamental, l’homme   dispose de la faculté de se raconter : de  raconter sa vie pour lui   donner un sens. C’est le dialogue intérieur, entre soi  et soi-même, que   nous appelons « la conscience ».
Ainsi,   les grands mythes sont des  récits fondamentaux, à travers lesquels   chacun, et chaque groupe humain, peut  raconter sa propre existence et   la situer dans une histoire. Les grandes  cosmogonies, comme le livre de   la Genèse, racontent les origines du monde  jusqu’à l’avènement de   l’homme, tout en exprimant la finalité de tout, au-delà  de notre vie   terrestre.
  Mais   ces mythes ne sont pas de  simples récits ; ils assignent à l’homme une   place et un rôle dans le  cosmos. Ainsi, chacun peut s’identifier à des   personnages et entrer dans  l’histoire en faisant partie du récit. Et   les religions sont des institutions  spécialisées dans l’organisation   mythique des groupes humains.
 Les   mythes ne sont ni  vrais ni faux. Ils sont des grilles de lecture   morale, faites de récits et  d’images, qui permettent à chacun de donner   un sens à sa vie, de se situer dans  le chaos apparent du monde et donc   d’assumer son « désir d’être ». Il  faut aussi distinguer mythe et   fiction. La fiction, c’est une histoire dont on  sait qu’elle est   inventée. C’est un jeu, comme celui des enfants qui se parlent  au   conditionnel, en disant : « Moi, je serai le chevalier, et toi, tu    serai prisonnière, et je viendrai te délivrer… ». Mais lorsqu’on ne   croit  plus au mythe, il dégénère en fiction et devient une relique d’un   monde révolu.
  Le   mythe doit donc rester  plausible, compatible avec l’état actuel des   connaissances scientifiques. C’est  pourquoi, au 20° siècle, ce n’est   pas tant le religieux qui a disparu qu’une  certaine mythologie   judéo-chrétienne qui a dégénéré en fiction parce qu’elle  n’était plus   crédible. Le progrès des connaissances historiques et    paléoanthropologiques a fait que le récit biblique ne pouvait plus être   reçu  quand il était lu « à la lettre ». C’est pourquoi, le Concile   Vatican  II a validé la méthode historico-critique et a suscité un   formidable  aggiornamento dans l’Eglise Catholique. Mais, entre-temps,   le désir d’être  d’une majorité de nos contemporains, s’est déplacé vers   d’autres récits,  construits en dehors des grandes traditions   religieuses.
  Il   ne s’agit donc pas, pour R.  Liogier, d’un effacement mais d’un   déplacement, d’une transition religieuse  qui, pour la première fois,   s’est opérée à l’échelle globale, et non plus  simplement locale.   Traditionnellement, une transition religieuse pouvait  s’effectuer de   deux manières :
         *Ou bien les  anciens dieux sont compatibles avec la nouvelle religion,   et celle-ci les garde,  mais en en faisant des puissances du mal ;   c’est ce que firent les juifs  avec le dieu Baal par exemple ;
         *Ou bien la  nouvelle religion se présente comme l’ultime révélation de   l’ancienne et  cherche à la supplanter ; c’est ce que firent les   fondateurs de l’islam  devant le christianisme et le judaïsme.
Mais   le contexte actuel est  différent car la transition religieuse est   globale : les images et les  récits circulent à l’échelle du monde, par   internet, et les deux manières  opèrent simultanément. L’obstacle   principal que rencontrent alors les vérités  religieuses, c’est le fait   même de leur multiplicité, dans ce contexte de  brassage interculturel   et interreligieux. C’est alors que grandit la croyance  en une   « tradition primordiale », source des traditions existantes  qui n’en   seraient que des traces partielles. Cette croyance nouvelle cherche à    réfuter les dogmes qui ne sont pas récupérables (par exemple sur la   nature de  Dieu), tout en les conservant comme traces imparfaites d’une   vérité perdue,  dont le sens ultime ne peut être trouvé qu’en soi-même.
  Et   c’est ainsi qu’on voit  apparaître des chercheurs de vérités   spirituelles, dans toutes les traditions,  considérées comme des chemins   équivalents. Il s’agit de faire des expériences  qui conduisent vers   soi-même. C’est le thème de L’Alchimiste, roman célèbre de Paolo Coelho (1988).
  Une nouvelle scène mythique se  présente avec trois décors essentiels : 
      *des traditions  multiples mais considérées comme équivalentes car elles viendraient d’une  unique hypertradition perdue ;
        *une hyperscience  qui permettrait, en combinant les résultats des   sciences actuelles et  permettant de scruter ces traditions religieuses,   de retrouver l’antique  tradition perdue ;
        *une hypernature à  laquelle seraient connectées ces vérités   traditionnelles et scientifiques,  reconnues comme authentiques.
  Ces   trois décors sont présents, à  des degrés divers, dans toutes ces   nouvelles spiritualités. Sous l’aspect d’une  mobilité chaotique et   migrante, d’une sorte religion à la carte que chacun  bricole à sa   façon, il s’agit plutôt d’une religion de la mobilité. Le voyage,  d’une   expérience à l’autre, devient une exigence morale de cette nouvelle    religiosité qui valorise l’idéal de celui qui cherche. C’est ce que R.   Liogier  appelle « l’individuo-globalisme », la nouvelle scène mythique   sur  laquelle exprime son désir d’être.
Aujourd’hui, pour beaucoup, cette culture nouvelle devient la norme entre une exigence morale de développement durable (le global) et une recherche de développement personnel (l’individuel). Un nouveau sacré apparaît : l’énergie, qui connecte secrètement l’individu au global, la subjectivité à l’univers. L’énergie fait l’objet d’un véritable culte. Tout ce qui entrave sa circulation est un blocage, considéré comme le mal par excellence. Il faut donc chercher à fluidifier, énergétiser, connecter. Dans les pays riches, cette recherche d’énergie est plutôt vécue comme un surplus donnant à l’existence une qualité spirituelle, comme un régime à base de bien-être, de créativité et de connaissance de soi. Dans les pays plus pauvres, cette énergie est plus souvent recherchée dans l’effervescence collective, comme l’attente d’un exaucement immédiat des désirs, offert par une foi charismatique.
Sur des personnes fragiles, l’individuo-globalisme peut aboutir à des formes de fondamentalisme ou de nationalisme. Des phénomènes comme l’islamisme radical, le pentecôtisme ou le new age sont interdépendants. Ils font système, alors qu’ils se rattachent à des contextes très différents, et c’est pour cela qu’ils peuvent avoir cet immense impact mondial.
Comme l’écrivait Frédéric Lenoir dans un numéro récent du Monde des religions : « A travers toutes ces métamorphoses une question essentielle demeure : chaque individu doit-il chercher, et peut-il trouver la voie spirituelle qui lui permette de se réaliser du mieux possible ? Je réponds assurément : oui.
Hier comme aujourd’hui, le chemin spirituel est le fruit d’une démarche personnelle et celle-ci a plus de chance d’aboutir si chacun cherche un chemin qui soit adapté à sa sensibilité, à ses possibilités, à son ambition, à son désir, à son questionnement. Bien sûr, certains individus se trouvent perdus devant le choix si large de chemins qui nous sont offerts aujourd’hui. ‘’Quelle est la meilleure voie spirituelle ?’’, a t-on demandé au Dalaï-lama, qui répondit : « Celle qui vous rend meilleur ». Voilà sans doute un excellent critère de discernement. »
Jean-Claude D’Arcier
(Prêtre en Seine-Saint-Denis)
 Pour cet article, je me suis inspiré des excellents Grands Dossiers, édités par la revue
  Sciences Humaines.
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