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L'inculturation / Contributions d'experts

 

 

SCIENCE ET BIBLE

 

L’homme dans l’histoire du cosmos

       Les récits bibliques de la création gardent-ils encore une valeur pour nous ? Rappelons-nous l’affaire Galilée et les polémiques soulevées par Darwin ! Notre vision de l’Homme est liée à notre expérience de la vie, bien sûr ; mais, en même temps, elle est conditionnée par notre vision du monde, une vision du monde qui, depuis près de cinq siècles, est devenue scientifique. Par la découverte de la cosmogénèse, par la théorie de l'évolution -que le perfectionnement de nos techniques ne cessent d’enrichir-, l’observation scientifique apporte aujourd'hui une vision renouvelée de l’homme et de sa place dans l'univers. Dès lors, qu’en est-il de la mythologie poétique du livre de la Genèse ?

 

LA COSMOGÉNÈSE

 

L’univers tel que nous le voyons aujourd’hui était vu comme directement créé par Dieu. La science a découvert qu’il était le fruit d’un processus vertigineux, qui se compte en milliards d’années (dans les 14), et qu’on appelle la cosmogénèse. D’où son apparente contradiction avec les récits bibliques de la création.

 L'image du monde actuel est dominée par le modèle standard en cosmologie : celui de l’expansion de l'univers. À partir d'une singularité initiale, qui reste hors d'atteinte de la science, l'univers s'est formé.

En considérant la configuration actuelle de l'univers et en remontant vers son passé, on voit se dessiner les étapes successives de la cosmogénèse (cf. une passionnante émission TV, fin 2010-début 2011). Chemin faisant, on découvre que son déroulement dépend de la valeur de constantes fondamentales : celles-ci conditionnent la synthèse des noyaux d'hydrogène et d'hélium, puis, par fusion nucléaire dans les étoiles, l'apparition des éléments lourds, permettant une chimie organique et l’apparition de la vie. Si ces constantes avaient été différentes, le processus n'aurait pas pu avoir lieu.

Aux yeux du savant, ce processus est totalement aléatoire et dépourvu finalité. Or voici qu’au XIXe siècle, on avait trouvé, chez les êtres vivants qui peuplent la terre, un processus comparable…

 

LA THÉORIE DE L’ÉVOLUTION

 

Depuis Aristote, les êtres vivants étaient classés d’après leurs caractéristiques physiques. Au XVIIe siècle, Linné a reformulé et affiné ce classement ; il forme une arborescence logique, dans laquelle l’homme prend place : quand on va de l’universel au particulier, l’Homme y apparaît dans le règne animal… comme un quadrupède… « anthropomorphe » (avec les singes). Pour Aristote et Linné, cette vision logique était statique. Avec la théorie de l'évolution, l'arborescence logique apparaît comme le fruit d’une histoire. L'humanité fait partie du genre homo (avec les préhominiens ; mais pas avec les singes, qui sont un autre embranchement des anthropoïdes), et elle est un homo particulier désigné par l'expression sapiens. Parler d’homo sapiens relève du langage scientifique. Mais dire « histoire », c’est soulever une question nouvelle : quelle est l’origine de ces êtres vivants, et donc de l’homme, puisqu’ils apparaissent comme des émergences au sein d’un processus continu ? Encore une apparente contradiction avec les récits bibliques de la création…

La connaissance scientifique de l’évolution des êtres vivants repose sur des éléments divers. Mais un point essentiel est la découverte des fossiles. Or, sur ce point, la situation est paradoxale. Il y a à la fois beaucoup et peu de fossiles. Il y a peu de fossiles, en ce sens que l'on ne peut pas retracer de manière continue une histoire de l'évolution de l’Homme, commencée avec les primates voici soixante millions d'années. Il y a beaucoup de fossiles, en ce sens que l'on a retrouvé abondance de fossiles (près de 50 000) dans une région de l'Afrique : cela permet de penser que l'humanité est née dans un foyer unique, la vallée de l’Omo, et qu'elle s'est dispersée ensuite à la surface de la terre.

On peut dire que, voici quelque 7 millions d'années, une bifurcation a eu lieu au sein d’une même population, et qu’elle a produit deux embranchements : l’un a donné naissance aux singes, et l’autre à l’Homme.

Quel est l'ancêtre du genre humain ? La question reste ouverte… L'histoire de Lucy (environ 3,2 millions d'années) est fort significative. En 1974, on a retrouvé une part importante du squelette (52 ossements sur 206) qui permet de noter sa bipédie (avec une démarche différente de la nôtre). Au moment de sa découverte, elle a été considérée comme une ancêtre de l'humanité ; maintenant, on la place sur un rameau divergent... C’est significatif de la difficulté fondamentale pour retracer l'histoire de l'émergence humaine : la vision change selon les découvertes. La bifurcation du genre Homo, elle, date de deux ou trois millions d'années ; on n'a pas de documentation hors du bassin de l'Omo.

Comment se forment tous ces embranchements ? Il est sûr que la diversification qui fait émerger l’Homme a lieu selon des critères qui correspondent à toutes les autres espèces de vivants. Quand un milieu change, les nouvelles contraintes obligent à une adaptation. Le plus apte transmet à sa descendance les gènes qui favorisent sa survie dans ces conditions nouvelles. Il se fait ainsi une sélection qui produit peu à peu une spéciation (cf. lion et tigre âne et cheval sont encore interféconds : ils sont proches génétiquement, leur ancêtre commun n’est pas très éloigné ; mais leurs produits sont stériles : la spéciation est déjà trop avancée).

Voilà, à gros traits, la théorie de l'évolution.

 

Nota bene n°1

Si le résumé précédent donne l'impression de boucler sur des incertitudes, il ne faut pas l'entendre comme une dévalorisation des découvertes. Les incertitudes ne contrarient en rien la théorie de l'évolution ; en effet, elles font partie de ses méthodes et de ses principes, qui sont ceux de la science. Il faut se souvenir qu'une théorie n'est pas un discours achevé, mais bien un programme de recherche, toujours ouvert et accueillant la nouveauté. Dire que l'on ne sait pas, ce n'est pas nier la valeur de sa recherche, mais avoir le souci de la porter plus avant. Reconnaître que l'on ne sait pas encore retracer minutieusement l'arbre qui va des primates à l'homo sapiens n'enlève rien à la valeur de la vision actuelle. Ses lignes générales s'imposent.

 

Nota bene n°2

Les critères qui permettent de déterminer une population humaine ne sont pas imposés par l'observation ; ils sont choisis en fonction d’une certaine compréhension que l'être humain a de lui-même.

 

 Ainsi, choisir la station debout, c'est prendre un critère physique lié à la structure générale des aptitudes humaines : libération de la main, valorisation de la face et des sens, développement du cerveau. On peut prendre comme critère l'existence de l'outil. L'outil marque en effet un rapport de la population à ses activités où intervient la prévision (on garde l'outil pour un usage ultérieur) et donc une activité de pensée et de réflexion. La détermination de la nature de l'outil donne des critères culturels qui différencient des populations. On peut prendre pour critère l'organisation sociale et voir dans la communication entre les individus et la spécialisation de leurs fonctions un trait spécifique, lié au langage. On peut aussi prendre comme critère le rapport à l'invisible, comme par exemple les sépultures qui honorent les défunts et donc s'inscrivent dans une thématique que l'on peut qualifier de religieuse. C'est prendre comme critère une dimension de transcendance. La création artistique relève du même niveau.

Si le choix du critère n'est pas imposé par la science, s’il vient d'une certaine compréhension de soi par l'être humain, il en découle qu’en paléoanthropologie, la notion de science est assez particulière : l'être humain parle de lui, son objectivité n'est pas celle du physicien, du chimiste, ni même du biologiste. Dire que cet homo est sapiens, c'est en même temps : prendre acte des observations, et exprimer une conviction sur l'identité humaine.

Voilà pourquoi la question, qui nous occupe, des rapports entre la théorie de l’évolution et la Bible n'est pas nulle. D’une part, il y a forcément interaction entre la vision que l'on a de l’Homme et l'appréciation des résultats de l’observation scientifique. D’autre part, puisque la science moderne est née en Europe, comment n’y aurai-il pas confrontation entre la Bible -un des textes fondateurs de la culture européenne- et la science de l’anthropologie ! Ainsi le terme Homo sapiens, qui se rapporte à toute l'humanité en disant ce qui lui est spécifique du point de vue de la science, rencontre-t-il forcément le terme Adam tel qu'il est employé dans le premier récit de la Genèse.

 

ÉVOLUTION ET BIBLE

 

Qu’en est-il donc de la rencontre entre Homo sapiens et Adam ? Adam conteste-t-il la théorie de l’évolution ? Se trouve-t-il, au contraire, renvoyé par la science au musée des vieilleries ?...

Le terme Adam désigne à la fois l'homme et l'humanité, mais de deux manières

Le terme hébreu Adam (l’Adam) figure dans les premières pages de la Bible, au livre de la Genèse. Le lecteur y trouve deux récits juxtaposés qui rapportent, de façon fort différente, la création de l'humanité.

 

° Le premier récit (Gn 1,1-2,4a) est une sorte de poème rythmé qui met en ordre des éléments dans une suite logique de production : le temps et l'espace, puis le ciel et la terre, puis les continents et la mer, puis les plantes, puis les animaux et enfin, comme couronnement, l'humanité. Celle-ci est désignée par le mot hébreu Adam. Que signifie ce terme  ?

Adam est un nom masculin, dont le féminin, Adamah, signifie la terre. Adam et Adamah ont d’ailleurs une racine commune avec le mot qui désigne la couleur rouge : le brun-rouge de la terre fertile en Orient, et le sang qui est la vie. Parler de « l’Adam » -il y a l’article dans le texte hébreu-, c'est donc évoquer un être en partenariat avec la terre ; on pourrait traduire par « le terrien », l’habitant de la terre… ou, mieux encore, par « le terreux », celui qui est fait de la même étoffe que la terre féconde (cf. le second récit : Gn 2,7)… ou même par la trouvaille, très évocatrice, d’André Chouraqui : « le glébeux ».

Le deuxième chapitre de la Genèse présentera le Créateur comme un potier qui « modèle » l'argile. Mais le premier, qui est en fait d’origine plus récente, corrige l’image du potier. Nous lisons d’abord : « Dieu dit : "Faisons l’Adam à notre image et ressemblance" » (Gn 1, 26), et nous lisons ensuite une phrase parallèle : « Dieu créa l'Adam à son image » (Gn 1, 27). ‘Créer’ et ‘faire par la simple parole’, c’est pareil. Le verbe bara, « créer », dit la création immédiate, sans matière première, ‘de rien’ : par la simple parole.

Comment comprendre le mot hébreu Adam ? Il est employé au singulier. C’est une manière habituelle de parler qui vaut en hébreu comme en français : pour désigner une espèce d'êtres vivants, on emploie son nom au singulier. On dit par exemple : le chien, le lapin, etc., pour dire ce qui est le propre, la caractéristique commune, de tous les chiens, de tous les lapins. De même, dans le langage commun, on emploie le mot homme en référence à tous les hommes. Le terme singulier Adam a un sens global et récapitulatif ; il englobe l'humanité.

On peut donc légitimement traduire Adam par « Homme », avec une majuscule : au sens de l'être humain. Mais en français, le mot « homme » désigne aussi le mâle en vis-à-vis de la femme. Si bien que la traduction habituelle reste équivoque quand le texte est lu à haute voix. Dans la nouvelle traduction de la Bible de Segond, le terme Adam est rendu par un pluriel : « les humains ». Pour la lecture à haute voix, il est peut-être plus simple et plus clair de dire « l’humanité » : un mot qui dit à la fois la spécificité de l’Homme et sa dimension collective. On voit, en tout cas, la maladresse d'employer le mot Adam comme le nom propre d'un individu, comme s’il s’agissait du premier homme. Pour l’auteur biblique, il s'agit de l'humanité au présent : celle qu’il voit. Cette constatation porte en elle une ouverture : elle nous invite à voir nous-mêmes l'humanité telle que nous la connaissons aujourd'hui.

 

° Le second récit de la Genèse (Gn 2,4b-3, 24), par contre, est différent. Là, le terme l’Adam se rapporte à un être placé en vis-à-vis de la femme : on doit le traduire par ‘homme’ au sens sexué du terme. Et c’est un singulier, puisqu’il s’agit d’un acteur individualisé dans le récit inaugural de l'histoire humaine.

Dans ce récit en forme de mythe des origines, avec la création et la chute (le « péché originel ») de l’homme, le terme Adam ne désigne plus l'essence de l'être humain mais l’homme type : il est la figure universelle de tout homme engagé dans la difficulté de vivre selon les exigences du sens moral et la fidélité à l'Alliance avec Dieu. L’Adam apparaît comme le patriarche de l'humanité, tout comme Abraham sera le patriarche du peuple d’Israël. Or dans la Bible, un patriarche est celui qui, par son action, entraîne son lignage dans un sens ; par exemple, la bénédiction d'Abraham passe à toute sa descendance tandis que la malédiction de Cham, fils de Noé, passe à ses descendants, le peuple de Canaan. Cette situation de patriarche invite à ne pas limiter le nom Adam au premier homme. Le texte du second récit de la création de l’Homme ne répond pas à la question du commencement de l'humanité : il parle de la condition humaine, au présent.

Pour bien comprendre cette conclusion, il faut préciser la manière de lire le texte biblique.

 

Apprendre à lire la Bible pour ce qu’elle est

 

Pendant des siècles, on a lu la Genèse comme un compte-rendu de la formation de l'univers, dont l’Homme ; les connaissances du temps, tant historiques que géographiques, s'accordaient facilement à ce récit : quel besoin d’aller chercher plus loin ? Les Pères de l'Église et les Docteurs médiévaux parlaient donc d'Adam et d'Ève comme des deux ancêtres de l'humanité, aussi réels dans leur existence que David ou le prophète Isaïe.

Avec la géologie et la paléontologie, qui faisaient apparaître une histoire immense et complexe, un tel cadre ne pouvait plus convenir. La question a suscité dans la conscience européenne une crise grave, qui s'est manifestée -surtout au XIXe siècle- dans les universités. Mais elle n'est pas restée dans le cercle des érudits : elle a touché un vaste public. Le choc a été rude, surtout chez les catholiques, très attachés à une juste formulation de la foi ; ils ont eu la chance de pouvoir bénéficier du travail de grandes intelligences, comme le P. Lagrange. Protestants d’abord, puis catholiques aussi, les chercheurs ont mis en œuvre de grandes exigences intellectuelles pour lire le texte biblique rigoureusement et déterminer son sens premier, c’est-à-dire ce que les auteurs bibliques avaient voulu dire en leur temps. Ils ont montré comment ce sens premier était ouvert sur des lectures symboliques capables de traverser les âges.

Gros travail ! Pour lire correctement un texte, il faut d'abord le lire dans sa langue originale et pas seulement dans des traductions. Il faut tenir compte de son contexte historique et culturel, et donc le comparer aux textes contemporains, à savoir la littérature du Proche-Orient ancien. C’est ce qu’on appelle la méthode historico-critique.

D’autre part, la détermination du sens d'un texte suppose de tenir compte de l'intention de leur auteur humain : qui parle ? à qui parle-t-il ? pour-quoi parle-t-il ?... Les méthodes de la linguistique actuelle sont précieuses pour répondre à ces questions. Le sens littéral du texte est aussi déterminé par l’analyse par ce que l'on appelle un « genre littéraire » ; chaque genre littéraire a ses richesses et ses contraintes qui sont les exigences propres de l'expression humaine. Par exemple, ce n’est pas parce que La Fontaine fait parler les animaux qu’il faut en conclure qu’au XVIIe siècle, les animaux parlaient ! La Fontaine n’est pas Linné : il écrit des fables.

C’est ainsi que l'analyse rigoureuse des premières pages de la Bible a montré que le premier récit de la Genèse avait été écrit par des prêtres sur le mode de l'hymne liturgique, et que le second avait été écrit par un sage cherchant à dire, par un récit analogue à celui des mythes, pourquoi la vie est à la fois si belle et si difficile. Selon la doctrine catholique, exprimée clairement par saint Thomas d'Aquin, « l'inspiration » des auteurs bibliques n'est pas une manipulation de l'être humain par Dieu pour lui faire dire ce qu'il ne penserait pas, car Dieu est respectueux : pour dire sa « Parole », il passe par les capacités humaines et les connaissances des auteurs.

Les découvertes scientifiques des XIXe et XXe siècles ont amené une redécouverte, tout à fait inattendue, de cette réalité ! Les premiers chapitres de la Genèse ne pouvaient plus être lus naïvement comme une information sur les ancêtres de l'humanité actuelle. On l’a découvert grâce aux découvertes prodigieuses de nos sciences, qui transformaient la « représentation » que nous nous faisions du monde et de l’Homme. Au premier abord, ces découvertes paraissaient casser la foi. Il avait pourtant fallu les entendre et chercher à les comprendre, honnêtement, avec les questions inédites qu’elles soulevaient. Il avait fallu accepter de se laisser déranger… accepter de n’avoir pas de réponse claire tout de suite… entrer dans des débats internes et externes souvent chauds… tenir compte des questions - souvent mal gaulées ! - posées par les autorités de l’Église, tout en restant libre… Pas facile. Il y a fallu plus d’un siècle. Plus d’un a désespéré (Renan, Loisy…). Grâce à tout ce combat, c’est devenu assez évident pour nous aujourd’hui : il suffit de dire que la Bible n’est pas faite pour nous renseigner sur ce que nous pouvons trouver par notre intelligence, mais pour nous dire comment nous sommes aimés de Dieu, pour nous montrer le chemin du salut qu’il nous propose et ce qu’il attend de nous. Voilà, je crois, la grande leçon de ce bout d’histoire chaotique, qui fait partie du contentieux, hélas toujours actuel mais sur d’autres points, entre l’Église et la modernité. « On ne peut convertir que ce qu’on aime », disait à peu près le P. Teilhard de Chardin ; je me permettrai d’y ajouterais que, quand on aime, on est aussi « converti » soi-même…

Résumons-nous : Adam et Ève ne sont pas des individualités isolées, mais des figures englobantes pour dire qu'il s'agit de tout homme et de toute femme. La Genèse ne répond pas à la question de nos origines, posée aujourd'hui par la paléontologie humaine et par la théorie de l'évolution. Quant au premier récit de la Création, il ne peut davantage être compris comme une narration de la formation des éléments depuis ce que l’on appelle communément le Big Bang.

Reste une question de fond. Nous sommes devenus capables de voir et de raconter le processus, le fil, qui conduit du fameux Big bang jusqu’à nous : parler de Dieu Créateur a-t-il encore du sens ?

N.B._ Cet exposé doit beaucoup aux écrits du P. Jean-Michel Maldamé, op.

 

 

Février 2011                                                                                                      J. Teissier

 

 

 

 

 

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