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Notre foi interrogée par Jésus fidèle à sa culture juive

Texte de référence

 

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

 

L’Écriture Sainte et l’aventure humaine

 

 

 

La bible raconte l’aventure de Dieu avec son peuple et l’humanité affrontant le scandale du mal, ce fléau que la Bible nomme aussi ‘ténèbres’.

 

Le mystère du mal

La Bible n’explique pas le mal. Elle raconte la désobéissance d’Adam et Eve qui veulent décréter par eux même ce qui est le bien et le mal. Cette volonté de l’homme va l’entraîner sur une pente mortelle. Saint Augustin a vu l’origine du mal dans cette volonté de l’homme d’être maître de l’éthique. Le catéchisme de l’Eglise catholique (n°396) a adopté l’interprétation de  ce texte biblique par Saint Augustin en affirmant qu’à l’origine l’homme a non seulement désobéi à Dieu en mangeant le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal mais a voulu se faire l’égal à Dieu. Depuis ce premier péché qui lui a fait perdre sa liberté, une véritable’ invasion du péché’ inonde le monde.

Le rabbin Bernheim dans ‘40 méditations juives’ a une autre interprétation de ce récit : « Jamais il n’est question du soi-disant péché d’Adam. Dans le livre de Ben Sira, la connaissance du bien et du mal est présentée comme un bienfait de Dieu (Siracide 17, 1-14) Le rabbin conteste la version de Paul qui charge le premier couple du péché le plus grave de la création afin de justifier la venue d’un sauveur, un nouvel Adam. Le rabbin pense que l’inspiration de Paul est hellénique et non juive. Le héros tragique n’existe pas dans la Torah mais dans la culture hellénique. Le plus grand péché est l’adoration du veau d’or. « Nous n’avons pas à effacer le péché mais à le vaincre. » (p. 155)

En fait, ce récit raconte l’attitude de Dieu devant la désobéissance de l’homme. Dieu donne un vêtement à Adam et Eve pour que, fragiles dans ce monde de violence ils gardent leur dynamisme de vie. Ainsi  de Caïn qui, après le meurtre de son frère, dénoncé par Dieu comme un crime, est marqué par celui-ci d’un signe protecteur pour que personne ne porte pas atteinte à sa vie et qu’il puisse fonder des villes, d’ et être le père de la civilisation ; il appelle Noé pour que la nature reste une source de vie ; il dispersera les peuples qui construisent la tour de Babel pour sauver et la diversité, et ouvrir l’homme à l’altérité qui enrichit tant sa culture.

              Notre époque, confrontée à des violences inexplicables, redécouvre le mystère du mal. Devant les faits sanglants et violents touchant notamment ces temps-ci ci des jeunes qui n’hésitent pas à tuer, à brûler leurs camarades, à étrangler leur maîtresse… Longtemps on a voulu expliquer ces actes de violence par des conditions sociales, familiales écrasantes. Récemment à propos du meurtre d’une jeune par son camarade, la journaliste a terminé son enquête en parlant du ‘mystère du mal’.            

Incarner l’Evangile est d’abord croire que Dieu est présent dans la vie complexe des hommes. Paul l’a rappelé: « Là où le péché a abondé, la grâce de Dieu a surabondé. » Comment Dieu est-il présent souvent de façon ‘cachée’ comme le souligne les psaumes ?

Le psaume 30,9 qui le proclame : « Devant moi tu as ouvert un passage. » Quel est donc ce chemin tracé par Dieu dans ce monde de violence ?

 

 

Les traces de justice.

 

              Les sentiers que le Seigneur nous invite à prendre pour lutter contre le mal est rempli de traces. C’est le psaume 84 peut qui nous l’indique par une belle prière :

 

 « Seigneur, Fais-nous voir ton amour…

La Justice marche devant toi et de ses pas tracera un chemin. »

 

D’abord une précision à propos du terme de ‘justice’ qui est plus souvent cité dans la Bible  que le terme ‘amour’. Il ‘s’agit de chercher à s’ajuster à la nature, aux autres, à lui-même et au désir d’infini, au Dieu entrevu dans les réalités ‘visibles’. Dans la culture asiatique, on parlerait de vivre en harmonie avec soi-même, avec les autres, la nature et avec l’indicible. Cette route nous paraît bien balisée : il suffit d’être juste.

              Le prophète Isaïe précise : « Je conduirais les aveugles par un chemin qu’ils ne connaissent pas, par des sentiers qu’ils ne connaissent pas, je les ferai cheminer. » (Is. 42,16) Pour comprendre les paroles d’Isaïe, il est important de les remettre dans son contexte. Dans un contexte dramatique et au bout d’un demi- siècle d’accablement, surgit un grand prophète qui s’inscrit dans l’héritage du 1er Isaïe et qui veut redonner confiance au peuple qui est accablé. La recherche de la justice reste au coeur de son message. Il est original parce qu’il a un regard nouveau et dérangeant sur  les événements politiques de son temps. Il a l’audace de regarder ‘ailleurs’, de scruter ce qui se vit hors de son peuple. Ce ‘deuxième Isaïe’ se laisse surprendre par l’audacieuse politique menée par l’empereur perse Cyrus. Celui-ci vient de conquérir Babylone et il prend le contre-pied de la politique babylonienne : il redonne aux juifs, ainsi qu’à tous les autres petits peuples exilés dans ce pays, la liberté de rentrer chez eux et de retrouver une certaine autonomie administrative et religieuse. Même si ce roi agit aussi par calcul politique, pour le prophète en exil il fait un acte de justice: il respecte la culture et la démarche religieuse d’Israël; il ajuste sa politique aux minorités. Le nouvel Isaïe a l’audace de qualifier Cyrus de ‘serviteur de Dieu’ et même plus loin de ‘Messie’. Ce n’est plus un nouveau Moïse qui va délivrer son peuple de l’esclavage et de le conduire en Terre promise mais c’est un païen.

              « C’est moi qui dis à Cyrus: ‘Mon berger.’ Il accomplira toute ma volonté… J’ai saisi la main droite de Cyrus, pour ouvrir devant lui les vantaux, pour que les portes ne soient plus fermées. je lui donne un titre sans qu’il me connaisse. Je ceins Cyrus sans qu’il me connaisse… »

              Avec Isaïe, le chemin que propose la Bible est le chemin n’est pas une confrontation directe avec le mal mais plutôt de consacrer son énergie à rechercher les traces de justice dans le monde. C’est une véritable révolution spirituelle et humaine qui source de joie : « Je tressaille de joie…comme le jardin fait éclore ses semences, le Seigneur fera germer la justice et la louange devant toutes les nations… » (Is.61)

 

Dieu ouvre Israël à l’autre pour qu’il vive en l’arrachant aux ténèbres. Être juste, pour s’ajuster aux autres et à Dieu, il ne faut ni accaparer, ni dominer mais rejoindre, communier, se solidariser à l’autre qui est un étranger, ne plus le cataloguer comme inférieur, encore moins ennemi. Comme le dit très justement Paul aux Corinthiens (1 Cor 13, dans son hymne sur l’amour : il faut aimer. Vivre cet appel de Dieu est une expérience spirituelle.

 

 

Mars 2012
J-C Faivre d’Arcier (Bagnolet), Jn. de Montalembert (Argentine) R. Pousseur (responsable du site)

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