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Visionnaire de l'invisible
La littérature

L’inceste, le silence sur un crime
Pascale Devos
(Cerf - 2013 )

 

Le silence d’un crime

 

Dans ‘L’inceste, le silence sur un crime.’ paru aux éditions du Cerf, Pascale Devos mère et grand’mère, raconte son combat pour que la vérité éclate au sein de sa famille qui faisait tout pour cacher l’inceste. Ce témoignage illustre d’une manière bouleversante que l’inceste est un véritable crime. Ce crime engendre d’autant plus de souffrance et de silence qu’au plan juridique, la situation de la victime est intenable. Car comment établir une preuve quand la parole d’une fille de 12 ans est confrontée à celle de son père qui nie et de sa mère qui ne veut rien voir afin de protéger sa famille ?

Ce récit montre combien tout ce qui touche au corps touche aussi à l’âme. Après son acte alors que sa fille a 12 ans, son père lui demande de ne pas en parler à sa mère car elle lui ferait de la peine. « Plus que du désordre sexuel, c’est du mensonge et du secret que j’ai souffert avant tout. » (p 47)  Ce silence a été mortel pour elle car, à partir de ce jour, cette fille a le sentiment qu’elle a perdu son père et sa mère.

Les maladies de l’âme ne se soignent pas en mettant un couvercle dessus. « Un long travail à l’éclairage des sciences humaines et de la tradition mystique chrétienne m’a permis d’avoir enfin accès à la parole, tant sur les actes délictueux de mon père que sur la réalité de ce que je vivais intérieurement. » (p 9) La victime va mener alors un dur combat pour prendre la parole qui va la délivrer de ce poids. La parole se révèle alors comme la première étape fondamentale. Si cette parole va délivrer certains membres de sa famille, d’autres se révolteront contre elle, contre la vérité.

Il ne suffit pas de délivrer la parole, il faut surtout des oreilles attentives et capables de deviner une parole difficile à prononcer. Sans relation vraie, comment partager ? La victime faisait partie d’une famille très traditionnelle tant sur le plan familial que sur le plan religieux, « une famille respectable aux yeux de tous. » Que de dégâts quand on se veut être modèle, référence pour son entourage.

Afin de délivrer la parole, l’auteur à dû faire une démarche exigeante pour une croyante : « Je me suis plongée dans l’étude des sciences morales et y ai découvert en premier lieu une liberté de pensée, sans dogmes ni certitudes, qui a débouché pour moi sur plus d’autonomie et d’authenticité. » (p 67)

Ce précieux témoignage peut déstabiliser ceux et celles qui avancent des arguments religieux ou des prières  ‘prêt – à - l’emploi’ pour résoudre un drame humain. Le religieux ne peut pas faire fi des sciences humaines sous peine d’envoyer dans le mur ceux et celles qui attendent de Dieu le don de la paix intérieure. 

Pour terminer, laissons l’apôtre Jean éclairer la démarche courageuse de Pascale Devos :  « J’ai éprouvé une très grande joie  à trouver de tes enfants qui marchent dans la voie de la vérité… »  (2 Jn 4).

 

 

Juin 2013  - Robert Pousseur

 

 

 

 

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