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Visionnaire de l'invisible
La littérature

'Jésus de Nazareth'
Joseph Ratzinger
(Éditions du Rocher - 2011)

 

Notre foi interrogée par les mutations culturelles

 

 

 Pour chercher à comprendre ‘la figure, la parole et l’agir de Jésus’, Benoît XVI médite l’Evangile en l’éclairant par l’Ancien Testament. Pourquoi cette démarche ? Jésus a expliqué son être et son agir en faisant plein d’allusions à l’Ancien Testament. Il avait  comme clef de lecture les paroles des prophètes et notamment les poèmes du serviteur d’Isaïe. En utilisant les paroles de l’Ecriture, Jésus faisait allusion à son destin et l’insérait en même temps dans la logique de l’histoire du salut. La croix et la résurrection de Jésus a amené l’Eglise naissante à lire la Bible d’une nouvelle manière. Aujourd’hui, pour comprendre correctement la Parole de Dieu, Benoît XVI pense qu’il faut que ces deux lectures dialoguent entre elles car « Israël conserve sa propre mission. » (p.63).

Autre remarque très importante que fait Benoît XVI : quand il réfléchit aux différentes interprétations quant à la date et aux diverses versions de la parole de Jésus, il donne cette précision : « Nous partons du présupposé que la transmission des paroles de Jésus n’existe pas sans la réception de la part de l’Eglise naissante, qu’elle se savait rigoureusement engagée à la fidélité à l’essentiel, mais qu’elle était aussi consciente que le spectre de résonance des paroles de Jésus avec leurs allusions subtiles relatives à des textes de l’Ecriture permettait quelque ajustement dans les nuances. » (p.151) Aussi, Benoît XVI proposera sa méditation en se nourrissant aussi de la parole des Pères de l’Eglise et de la recherche des exégètes.

Ici, nous ne résumerons pas ce livre du Pape mais, tenant compte de la finalité de notre site,  nous soulignerons simplement quelques traits qui peuvent éclairer la recherche présentée sur notre site.

 

* A propos du lavement des pieds, le pape souligne que ce lavement manifeste la totalité du service salvifique de Jésus. C’est le geste de Jésus par lequel il nous immerge dans la foi qui est le véritable bain de purification pour l’homme. Jésus nous rend capable de Dieu dont le visage se révèle dans son attitude de serviteur.

 

* La prière sacerdotale n’est compréhensible que sur l’arrière fond de la fête juive des Expiations (Yom Kippour). « N’est-il pas vrai que le fait d’être homme non réconcilié avec Dieu, avec le Dieu silencieux, mystérieux, apparemment absent et pourtant omniprésent, constitue le problème essentiel de toute l’histoire du monde ? » (p.102) Jésus dans sa prière sacerdotale ‘crée’ un espace pour le ‘oui’ de l’amour entre Dieu et l’homme qui lui répond.

 

* A la dernière Cène Jésus annonce le Père qui veut pardonner inconditionnellement en instituant l’Eucharistie, ce repas où il se donne et se distribue lui-même à tous, lui qui a ‘existé-pour’.

 

* A Gethsémani, Jésus s’adresse à son Père en priant et criant avec les psaumes. « Jésus fait l’expérience de la solitude ultime, et de toute tribulation de l’être homme. Ici, l’abîme du péché et du mal dans tous ses aspects a pénétré dans les profondeurs de son âme. Ici, il a été frappé par le bouleversement de la mort imminente. » (p. 175) Jésus fait l’expérience de la peur. Il est troublé par le pouvoir de la destruction, lui qui est la Vie. En criant et en pleurant, Jésus ne fait qu’un avec les criants et les tournent vers son Père.

 

* Au procès de Jésus, l’accusation du Sanhédrin est très précise : Jésus prétend d’être le nouveau temple. Or le temple est la base de l’unité intérieure d’Israël. Jésus doit passer par la Croix pour devenir ce nouveau temple, là où peut se vivre une nouvelle manière de répondre à l’amour libérateur  de Dieu pour tous les hommes. C’est à travers la perte de tout pouvoir extérieur, dans le dépouillement absolu sur la croix qui la nouveauté devient réalité. L’homme devient vrai, devient lui-même s’il a confiance en Dieu qui le façonne à son image.  Benoît XVI tient à souligner que ce n’est pas le peuple juif qui le condamne mais l’aristocratie du Temple et qu’en mourant sur la croix, l’évangile nous fait découvrir un autre visage de cette aristocratie : Joseph d’Arimathie et Nicodème sont des responsables qui sont en attente et qui ont reconnu en Jésus l’irruption du Royaume de Dieu annoncé par les prophètes.

 

* Lors du crucifiement, Jésus est dans l’angoisse extrême. Sa prière se transforme en un cri. En mourant sur la croix, le voile du temple se déchire, ce qui signifie que le Visage de Dieu est dévoilé : visage exprimant l’amour infini qui pardonne et rend libre. Les hommes souffrent parce que Dieu est caché : mais savent-ils Le voir dans le crucifié ? En Jésus crucifié, les chercheurs de Dieu trouveront le vrai Dieu que beaucoup cherchaient dans les mythes et la philosophie. C’est à partir de la croix que le Dieu sera reconnaissable par les nations. La crucifixion sera en même temps la destruction de l’ancien Temple. Cette destruction sera un choc terrible pour le judaïsme. Que devient l’alliance avec Dieu ? Que deviennent les promesses de Dieu ? Ces questions vont obliger les juifs à lire les écrits bibliques d’une manière nouvelle. La Torah devient le centre de la vie du judaïsme. Quant aux chrétiens, ils mettront Jésus au centre pour relire la Bible.

 

* Dans la recherche sur la figure de Jésus, la résurrection est un point décisif. Il ne s’agit pas d’un cadavre réanimé. « La résurrection de Jésus fut l’évasion vers un genre totalement nouveau, vers une vie qui n’est plus soumise à la mort… une nouvelle possibilité d’être homme. » (p.278) « La résurrection brise l’histoire… fait entrevoir l’espace nouveau qui ouvre l’histoire au-delà d’elle-même et crée le définitif. » (p. 309). « La matière elle-même est transformée en un nouveau genre de réalité. » (p.308) La résurrection de Jésus a laissé son empreinte dans l’histoire. La mort de Jésus est la mise en œuvre d’un amour où Dieu lui-même descend vers l’homme pour l’attirer à nouveau en l’élevant vers Lui.  Le style de Dieu se révèle quand Jésus ne rencontre que quelques témoins de sa résurrection : il ne veut pas écraser par la puissance extérieure mais donner la liberté aux hommes de le rencontrer et susciter l’amour.

 

* Jésus a annoncé la fin du monde. Mais avant que cet événement se produise, l’Evangile qui ‘libère de la loi’ (Saint Paul)  doit être proclamé dans toutes les nations. Nous vivons ce ‘temps des païens’ entre la destruction du Temple et le retour de Jésus. Bien qu’il soit monté au ciel et reviendra, Jésus a apparemment échoué. Est-il notre sauveur aujourd’hui ? Peut-il venir à nous aujourd’hui ? L’ascension n’est pas un départ dans une région du cosmos mais une nouvelle proximité aux hommes. A la suite de Jésus, les chrétiens ont pour mission de rendre visible cette présence, source de liberté et signe de l’amour de Jésus. Au retour de Jésus, « la victoire de l’amour sera l’ultime parole de l’histoire du monde. »

 

R.P. - 2011

L'article de l'éditeur

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