Recherche dans le site

 

 

 

 

 

Accéder à la liste par AUTEUR

 

Accéder à la liste par TITRE

 

Accéder à la liste par THÈME

 

La page des livres non encore listés

 

L'ouvrage précédent :
Dieu en personne

L'ouvrage suivant :
Le christianisme, une contre-culture ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Visionnaire de l'invisible
La littérature

 

Affronter le mystère de la mort éclaire l’histoire des hommes

 

 

Dans la première partie de son dernier roman ‘C’est une chose étrange à la fin que le monde’ paru chez Robert Laffont 2010,  Jean d’Ormesson, met en scène deux personnages : Un homme marchant dans le labyrinthe de l’histoire humaine et le ‘Vieux’, personnage plein de sagesse, (sagesse humaine, sagesse divine ?) qui partage son rêve qui éclaire sous un autre angle la vie et les questions qui hantent les hommes.

Treize à quatorze milliards d’année après le big bang, la vie est là, une vie faite d’individus qui se distinguent et s’unissent mais qui finissent tous par mourir. Cette vie qui a une fin n’est pas sans poser questions.

 ‘D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Que faisons-nous sur terre sinon tout changer ?’  L’auteur raconte l’histoire de l’humanité en mettant en relief les changements qui ont façonné cette histoire. Citons simplement quelques  exemples. L’écriture a accéléré le rythme des changements… au prix d’un effort surhumain, les grecs nous ont aidé à sortir du monde de la mythologie pour entrer dans le monde de la science… Homère invente le dialogue, trésor si précieux aujourd’hui… Platon, artiste proche d’un peintre, nous donne à contempler des images venues d’un monde plus beau et plus élevé que le nôtre tandis qu’Aristote nous invite à regarder la vie, telle que nous la vivons…

 ‘Sommes-nous le centre du monde ?’ Pour les grecs, l’homme est au centre de l’univers. Copernic le déchoit de son trône car la terre n’est plus le centre de l’univers : elle tourne autour du soleil.  Newton découvre que la pomme tombe du pommier parce qu’elle est attirée par la terre. Cette découverte va transformer la vision qu’ont alors les hommes du monde. Quant à Darwin, il révolutionne la vision que l’homme a de ses origines. Au moment où l’homme découvre avec humilité qu’il descend du singe, l’orgueil l’envahit car il pense que croire au Dieu créateur devient superflu. Qu’est-ce qui persiste à travers tous ces changements ? Les hommes, grains de sable dans l’océan,  pensent, se font une idée de soi et du monde. Il y a chez l’homme un élan vers la beauté et la vérité et une soif d’espérance. Mais l’auteur fait une remarque importante : Les scientifiques découvrent continuellement et détruisent le système qui les précède tandis que les artistes inventent sans détruire les œuvres de leur maître.

Que pense le Vieux de cet homme qui reste homme malgré tous les changements qu’il provoque et qui est hanté par ces questions : ‘Dieu existe-t-il ? Qu’y a-t-il après la mort ?  Il admire les hommes pour leurs efforts pour comprendre l’univers mais il s’amuse aussi de les voir se débattre pour que ce ‘Vieux’ se perde dans leur labyrinthe. Il s’amuse en regardant l’homme qui scrute les étoiles et prend conscience que « Le passé s’éclaire à mesure qu’il s’éloigne. Ce n’est qu’à l’extrême fin du monde qu’une partie au moins des secrets de ses débuts obscurs pourront être révélés. » (p.86) Le Vieux sourit aussi en pensant que  l’homme qui croit tout comprendre, ne sait rien de la mort.

Le Vieux aimerait entrer en dialogue avec les hommes pour aborder avec eux ce qui les hante. Il leur donne des signes de son existence mais il trouve que la science dessèche l’homme. Il voudrait poser aussi des questions fondamentales à l’homme comme ‘Est-ce que la vie et ses changements auraient pu ne jamais exister ?’ L’homme est aussi hanté par l’existence de Dieu. « Parce qu’ils me cherchent sans me trouver, parce qu’ils me nient, parce qu’ils m’espèrent, la seule pensée de Dieu ne cesse jamais de les occuper tout entiers. Je suis un Dieu caché. Dieu vit à jamais parce que les hommes doutent de lui. » (p.79)

 

Dans une deuxième partie, Jean d’Ormesson raconte comment il a vécu ces questions qui travaillent tous les hommes, principalement la question de la mort et de l’existence e Dieu. A propos de Dieu, voici ce qu’il écrit : « Existe-t-il ? Je n’en sais rien. J’aimerais y croire. Souvent, j’en doute. Je doute de Dieu parce que j’y crois. Je crois à Dieu parce que j’en doute. Je doute en Dieu. » (p.269)

 

Jean d’Ormesson doutant en Dieu a scruté l’histoire de l’humanité. A cause de ce doute, il a cherché des signes de l’existence de Dieu dans cette histoire. Il les a trouvé dans les questions que les hommes se posent. Avec son regard qui plonge dans les origines de la terre, qui s’émerveille sur la recherche continuelle des hommes pour se faire une idée d’eux-mêmes, du monde et de Dieu, avec sa foi qui scrute les yeux de Dieu, le ‘vieux’ Jean d’Ormesson nous fait entrevois le mystère du monde et de Dieu.

 

 

Octobre 2010
R.P.

L'article de l'éditeur

 

 

 

Haut de page