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Visionnaire de l'invisible
Le Cinéma

 

Still the water
Réalisateur : Naomi Kawase
Sortie : 1er octobre 2014


Still the water

       Un soir de fête, Kaito, âgé de 16 ans, trouve le corps d’un homme flottant dans la mer de l’île d’Armami. Son amie, Kyoko qui a le même âge, surprend  sa fuite. Les deux jeunes gens sont voisins : Kaito vit seul avec une mère souvent absente et Kyoko vit avec son père, tandis que sa mère, qui est chamane, est hospitalisée pour une maladie incurable. Kyoko ne comprend pas qu’elle doive mourir, elle qui côtoie les dieux. Mais sa mère la rassure : la mort ne l’effraie pas, contrairement aux gens de la métropole qui, même gravement malades, veulent vivre à tout prix.

        Les deux amis se déclarent leur amour. Mais, au cours d’un cauchemar, Kaito revoit sa mère faisant l’amour avec l’homme retrouvé noyé. Il décide alors de retourner voir son père, qui est tatoueur à Tokyo, et il l’interroge sur les raisons de sa rupture avec sa mère. Kyoto, de son côté, rejoint sa mère qui est rentrée chez elle, afin de retrouver sa famille et son Banian séculaire, pour ses derniers moments. Kyoko pressent que Kaito lui cache quelque chose sur la mort de l’homme retrouvé dans la mer. Alors qu’approche un typhon, son amour et sa ténacité vont progressivement révéler le jeune homme à lui-même et mettre au jour son secret.

 

       Abordant le douloureux passage de l’enfance à l’âge adulte, sur fond de cycles de vie et de mort, ce film de Naomi Kawase, tourné sur l’île de ses ancêtres, est un récit initiatique, imprégné d’amour, de tendresse et de sérénité sous les tumultes de l’existence et de la nature. Les paysages sont somptueux, le typhon est très impressionnant, et l’histoire est pleine de la spiritualité animiste qui soutient la mère chamane de Kyoko.

La réalisatrice fait sentir comme un flux venant de la même source, qui traverse l’île toute entière, depuis la végétation tropicale, la mer omniprésente, à la fois douce et terrifiante, et les habitants si divers. Son cinéma exprime la présence d’un monde invisible, englobant la nature et les êtres, en captant les nuances les plus imperceptibles, dans les variations du ciel, les ondulations de la mer ou les expressions des visages.

       Ce récit est aussi celui de deux adolescents qui se découvrent en apprenant l’émerveillement devant le spectacle de la nature, l’amour et le sexe, ainsi que la séparation provoquée par la mort des anciens. Tous les deux s’accompagnent mutuellement sur ce chemin difficile et merveilleux de la vie, comme un arbre s’élève des entrailles de la terre vers la lumière. Naomi Kawase disait, dans une interview que ‘’cet immense cycle dans lequel nous sommes contenus est d’essence divine’’.

       ‘’Still the water’’ est un film sur la lumière qui éclaire les visages et la mer et qui révélé la beauté du monde. Il nous fait comprendre, plus profondément, ce qui unit les hommes à la nature et à la création toute entière. Cette communion de l’homme et de la nature restera toujours une expérience unique de cinéma pour ceux qui acceptent qu’une œuvre soit autre chose qu’un produit culturel standardisé. Tant que des cinéastes comme Naomi Kawase pourront produire leurs œuvres et les montrer au public, l’avenir du septième art sera assuré car il assure un rôle de révélation de la dignité des êtres humains.

Jean-Claude D’Arcier - 4 octobre 2014

 

 


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