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Visionnaire de l'invisible
Le Cinéma

 

 

Des Hommes et des Dieux
Réalisateur : Xavier Beauvois
Sortie : 8 septembre 2010


Des hommes et de Dieux

  Au cours d’un débat à la télévision, l’animateur demande à Lambert Wilson si Des hommes et des dieux est un film humain ou religieux. Qu’en disent les journaux ?

   C. Tezier écrit dans L’Aisne Nouvelle « C’est un film profondément humain qui s’adresse à tous les hommes. En sortant, chacun peut se poser la question : « Qu’aurions-nous fait à leur place ? Que nous aurait dicté notre conscience ? Jusqu’où sommes-nous capables d’aller avant de renoncer ? »  .

   J. Garcin dans le Nouvel Observateur note : « Les moines de Tibhirine s’entraident et lentement, deviennent des ‘artistes de l’amour fou et du don de soi.’ comme le dit très justement Xavier Beauvois, le réalisateur. »  Plus loin, P. Mérigau interroge le réalisateur qui lui confie : « Sitôt que l’on commence à s’intéresser à ces personnages, on est forcément fasciné par la dimension profondément humaine de leur message et de leur intelligence… J’avais l’impression de filmer au paradis. »

   Dans La Vie, F. Theobald présente en ces termes le film : « C’est une histoire d’amour… X. Beauvois se garde de mettre ses personnages sur un piédestal. Jusqu’au bout, il filme leurs faiblesses et donc leur humanité. Magnifique. » M. Londsale dans un autre article ajoute: « Ce film est une oasis de bonté… Ils n’ont jamais essayé de convertir personne. C’est aussi pour cela qu’ils étaient tellement aimés. »

   I. Reignier dans le Monde ajoute : « Comment éprouver la liberté ? Qu'est-ce qu'une communauté ?Au moment de quitter la pièce, la voix étouffée dans un petit sourire malicieux, il (Frère Christian) a cette phrase merveilleuse qui est aussi bien le programme du film : ‘Laissez passer l'homme libre...’ »

   Alain Spira, dans Paris Match, a un autre regard sur ce film : « Xavier Beauvois a réussi une œuvre spirituelle bouleversante qui prend appui sur une certaine idée de Dieu pour mieux nous mener au cœur de l’homme. Sans jamais laisser échapper une scène qui sentirait la reconstitution ou, pire, le téléfilm au goût de déjà-vu, ce drame historique touche à ce qu’il y a de plus profond en nous, que nous soyons croyants ou athées. »

Quant à Télérama, il ouvre un débat intéressant.  A. Férenczi note de son côté : « Une tragédie riche de son dépouillement, contemplative mais prenante, dont l’humanisme universel excède la question de la foi : Des hommes et des dieux touchera ceux qui croient au divin comme ceux qui ne jurent que par l’homme… Leur décision, mûrement réfléchie, de demeurer au monastère malgré la mort promise, est le signe d’un engagement, moins auprès de Dieu qu’auprès de l’humanité toute entière. » Par contre,  P. Murat n’hésite pas à dénoncer la banalité de ce film : « … pas un instant, on ne sent les raison de cette vie en commun, le lien qui les a assemblés durant toutes ces années au mépris de toute logique, de toute raison. Comme le réalisateur se fiche totalement de ce lien-là, que la spiritualité n’est pas son truc, et aussi, parc que c’est compliqué et fatigant d’appréhender le mystère de la foi chez les êtres… Xavier Beauvois reste dans l’élémentaire, le banal… Ici, hormis, peut-être, la scène de la ‘Cène’- que Beauvois s’empresse d’ailleurs de gâcher en la mélodramatisant un max, au son du Lac des cygnes de Tchaïkovski-, on reste à hauteur de l’émotion facile, et de ces faits lacrymaux dont la société du spectacle raffole et dont la télé abuse A la fin Des hommes et des dieux, on pleure, on pleure, et puis, très vite on oublie. Puisque manque le mystère. » 

   Finalement, Des hommes et des dieux est-il un film humain ou religieux ? La lecture d’un extrait du testament spirituel du P. Christian de Chergé ne répond pas à cette question à propos du film mais laisse transparaître ce qui animait cette communauté : « Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec lui ses enfants de l'islam tels qu'il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de sa Passion investis par le don de l'Esprit dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion et de rétablir la ressemblance en jouant avec les différences. »

 

 


 

Réaction d'un internaute

 

Des hommes et des dieux a obtenu des césars mérités. Voila donc un film qui montre avec talent l'odyssée des moines de Thibérinne et leur marche vers la mort, par fidélité à leur engagement auprès des algériens et à leur foi. On pourrait se réjouir de cette consécration, mot très chargé, par un jury artistique. Mais une phrase m'a interpellé. Le réalisateur, couronné pour son oeuvre explique le sens de ce qu'il a fait. Je transcrit en substance sa déclaration, sans en avoir le texte exact en mémoire : "on peut toujours se parler, cela permet de résoudre les conflits." Par ces mots, le réalisateur semble le seul à ne pas avoir vu que son oeuvre parle de la foi, et que les mots échangés par les moines avec les algériens proches du monastère étaient chargés de foi. Il y a là comme un déni qui fait peine. je ne connais pas la position de ce réalisateur très talentueux, mais sa déclaration donne à penser qu'il a souhaité montrer la portée générale, humaine de son oeuvre, et tenté d'éviter qu'elle ne soit trop vite rangée au rang des bondieuseries éculées. Il craignait peut-être les réactions d'un public culturel très loin ou hostile à la foi. Je pense que c'est dommage. Son film a rendu un témoignage formidable à l'engagement des moines et donc à la foi, à ces chrétiens respectueux de l'Islam.
D'ailleurs, le César du meilleur deuxième rôle couronnant Michael Lonsdale appuie cette consécration. Comme l'a dit Lonsdale :  "J'étais habité par frère Luc". Le chrétien Lonsdale est reconnu par ses pairs.

Au moment où Libé accueille dans sa der de couverture 4 jeunes auteurs qui se proclament athées, et expliquent ainsi leur engagement culturel, ces césars font du bien. Quelques soient les proclamations des uns ou des autres, l'engagement chrétien fait toujours sens, même si la plupart du temps il reste modeste et caché. Et même parmi ceux qui se proclament athées, il y a des choix humains, de générosité et d'humanité dans lesquels le chrétien est appelé à reconnaître l'ouvre de l'Esprit.

 

 

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