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Les Arts Plastiques

 

 

 

 

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L'Église de notre temps à l'écoute des artistes en Arts plastiques

 

 

Le détour de Pauline Jurado pour parler de l’homme.

 

 

- Nous sommes heureux de vous accueillir sur notre site car vous avez une approche de l’homme très originale. Vous avez été marquée profondément par la série de photo « Fait » que l’artiste Sophie Ristelhueber a prise en Irak. Sur ces photos, il ne s’agit que des traces que la guerre a laissées sur le paysage. Sur ces photos, il n’y a personne mais elles font penser aux hommes, aux femmes et aux enfants défigurés et déchirés par cette guerre. En contemplant ces clichés, on devine les cicatrices que porteront à jamais les habitants de ces villes.  Que diriez-vous de plus  pour vous présenter ?

- Je suis une jeune photographe de 27 ans. J’ai une formation universitaire de plasticienne, je prépare actuellement une thèse en Arts plastiques à l’Université de Saint-Étienne.

Pauline Jurado- Vous avez réalisé une série de photos sur le grand magasin des ‘Nouvelles Galeries’ au centre de  Saint-Quentin, un chef d’œuvre Art Déco de l’Entre-deux-guerres. Vos photos sur lesquelles aucun vivant n’apparaît sont exposées à l’espace Saint Jacques.

- En effet, je prends un détour pour parler de l’homme. J’aime prendre des photos d’architecture en ruine car, à leur façon, elles parlent de l’homme passé et présent. Dans mes photos, il n’y a pas d’homme ni de femme présents physiquement. Ils sont présents en creux. C’est plus facile pour moi, car je n’arrive pas à percer le mystère de l’homme. Dans mes photos, l’homme est toujours présent mais à travers la trace qu’il laisse en creux, dans la matière. Je trouve que cette façon de parler de l’homme en dit beaucoup plus qu’un simple portrait.

 

- Avez-vous fait d’autres expositions dans cette perspective ?

© Pauline Jurado- J’ai pris deux séries de photos d’une ZAC d’Amiens construite après la guerre de 40. Dans ces bâtiments, on voit une architecture qui a été pensée et voulue par l’homme. Dans ces quartiers, l’urbanisation a été planifiée. A l’époque, les urbanistes ont voulu que les gens vivent ensemble pour des raisons diverses : après la guerre, réapprendre à vivre ensemble, économiques, intégration…  L’architecture est un art qui abrite la vie telle que l’homme d’un temps la conçoit. Mais après 35 ans d’existence, cette façon de voir la vie des hommes est aujourd’hui en ruine. Au 21ème siècle, l’homme, devenu individualiste, cherche à vivre en prenant une distance avec ses voisins.

 

- Comment cela s’est reflété dans l’exposition sur l’Art Déco à Saint-Quentin ?

© Pauline Jurado- Dans cette exposition, j’ai cherché à parler de l’homme à partir des traces qu’il laisse derrière lui. Au centre de Saint-Quentin, après la guerre de 14-18, la ville étant une ruine, on a construit un immense magasin, Les Nouvelles Galeries. Ce bâtiment accueillait une clientèle prestigieuse et permettait de faire rayonner la ville. Il était le signe que les Saint-Quentinois étaient redevenus fiers de leur ville. Aujourd’hui, on n’envisage plus l’architecture commerciale de la même façon ; les grands magasins ont quitté le centre pour s’installer dans des ZAC. La surface de ce bâtiment utilisée pour le commerce a été considérablement réduite. Seulement un niveau sur les cinq existants accueille toujours des clients. On a laissé périr ce bâtiment tout doucement, sans y trop réfléchir comme bien d’autres édifices à Saint Quentin.

Peut-on dire que ces ruines nous renvoient au passé et posent une question sur le présent ? Aujourd’hui, qu’est-ce qui rend les Saint-Quentinois fiers de leur ville ?

 

- Pour vous, les ruines parlent de l’homme qui, par son génie créateur, laisse sa marque dans l’histoire de l’humanité  et interroge l’homme sur son présent. 

 

Vous avez créé un site qui exprime bien votre démarche. Pouvez-vous nous donner son adresse ?

http://pauline.jurado.free.fr

- Si un internaute désire vous contacter ?

pauline.jurado@free.fr

Novembre 2012 R. Pousseur

 

 

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