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L'inculturation / Contributions d'experts

 

 

Cahuzac et le mystère de Jésus
ou enfanter l’Evangile aujourd’hui



A propos de l’affaire dite ‘Cahuzac’, nous avons souvent entendu cette réaction : « Cette faute est impardonnable.» Cette affirmation paraît être sans appel.

La tradition biblique nous donne une autre vision des fautes graves impardonnables par les hommes. Pour la Bible hébraïque, deux fautes graves commises par les humains sont représentées par deux figures : la femme adultère et le collecteur d’impôts. Ces visages sont l’image d’une attitude vis-à-vis de l’argent et du sexe qui tuent moralement l’homme. Ce sont des fautes qui seul Dieu a le pouvoir de pardonner.

Comment Jésus a-t-il révélé ce pouvoir divin ?

Alors que Jésus enseigne au Temple de Jérusalem, les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. Ils rappellent à Jésus que la loi a ordonné de lapider ces femmes-là. Jésus s’est alors baissé et du doigt traça des traits sur le sol. Ce qui donne le temps aux  pharisiens de réfléchir. Finalement, ils partent les uns après les autres. Jésus a fait ce geste car il croit que l’homme est capable de réfléchir et de remettre en cause leur décision.  Ensuite, la réaction de Jésus relatée par l’évangéliste Jean (Jean 8) est étonnante : « Moi non plus, je ne condamne pas. » Par ces mots, Jésus se solidarise avec l’attitude des pharisiens. Mais il va plus loin qu’eux en disant à la femme : « Va et ne pèche plus. » Quand Jésus dis : ‘Va…’ il provoque à la femme de retourner chez elle certes pacifiée mais appelée à renouer avec son entourage, et, vu son acte, de créer une nouvelle forme de liens avec sa famille (si elle en a) et avec son voisinage.
Pour saisir l’audace invraisemblable de Jésus, on pourrait imaginer Jésus dire aujourd’hui à Jérôme Cahuzac : « Va, ne pèche plus et retourne au parlement… et créé de liens nouveaux avec ceux avec qui tu militais… »  

Toujours à propos de ce scandale, la réaction d’une personne relatée dans un hebdomadaire est significative : « Oh, vous savez, ça ne s’arrêtera jamais. L’argent, ce n’est pas demain qu’on le domestiquera. »
Comment Jésus s’est-il positionné devant cette idole que peut être l’argent qui ronge l’humanité depuis des siècles ?
En traversant Jéricho, Jésus repère Zachée, homme riche, chef des collecteurs d’impôts de cette ville. De son côté, ce dernier cherchait à le voir. Jésus lui adresse alors la parole en s’invitant chez lui. Tous récriminèrent car Jésus « est allé loger chez un pécheur. » (Luc 9) Zachée, bouleversé par l’attitude de Jésus, lui dit : « Je fais don de la moitié de mes biens aux pauvres et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Jésus explique son initiative en disant qu’il est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Ce n’est pas la première fois que Jésus a eu une telle initiative. Au début son évangile, Marc (2,13) raconte que Jésus aperçut Lévi assis à son bureau de collecteur d’impôts, métier honni par le peuple, et lui demanda de le suivre. Lévi se leva et suivit Jésus. 

Le mystère de Jésus est qu’il rejoint les hommes jusque dans leurs ténèbres. Et les ténèbres les plus noires pour Jésus sont le refus d’être affronté à la vérité, de créer l’injustice et de se nourrir de la haine qui tue. Dans ces ténèbres qui vont le tuer sur la croix, Jésus y sèmera l’amour de Dieu, un amour qui sera plus fort que la mort.

A la lumière des Evangiles, on peut dire ajouter ceci : est exemplaire non pas celui qui se croit un ‘exemple’ pour ses contemporains parce que, lui, est pur dans un monde impur mais est exemplaire celui qui assume sa solidarité avec les hommes, se remet en question et change d’attitude.

Avril 2013

 

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