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Notre foi interrogée par les mutations culturelles

Texte de référence

 

 

Pour une création nouvelle - © Virginie Lecomte

Réussites et échecs sur le chemin de ma vie

3 - Au creux de tout échec,
Dieu offre une chance de vie nouvelle

 Vers le 2ème chapitre

Vers le 4ème chapitre

 

Il n’est pas d’échec
qui ne comporte quelque part
une possibilité de vie nouvelle, de « résurrection ».

 

 

QUne vie nouvelle reste possible au creux de tout échec. Elle nous associe à Jésus mort et ressuscité, car, comme dit le concile Vatican II : « L’Esprit saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal » (L’Église dans le monde de ce temps 22, 5). C’est le cœur de l’espérance chrétienne. Il n’est pas de « désert » qui n’abrite quelque source ou quelque fleur. Où est la source ? Où pousse la fleur ? Quand la découvrirons-nous ? On ne sait pas. Mais on sait qu’il en existe, à cause du Dieu de vie manifesté en Jésus-Christ mort et ressuscité.

Jésus meurt en restant confiant : fidèle, envers et contre tout, à l’amour et au pardon du Père qui l’avait envoyé pour tous. Mais il meurt quand même dans les ténèbres, sans jamais toucher du doigt ce que son Père pourra faire sortir de son échec et de sa mort. Il n’a plus d’appui que dans la confiance en son Père. Espérance nouvelle, sur la terre des Hommes : la Présence de Jésus ressuscité revenu au milieu des siens sans un mot de reproche ni même de regret !... Dans la célébration de la nuit de Pâques, la formulation de l’Exultet, le grand chant d’action de grâce à la lumière des cierges, ose dire cette énormité : « Heureuse faute [d’Adam et Ève] qui nous a valu un tel Rédempteur. » Si on la disait à quelqu’un qui se trouve dans la souffrance de l’échec, ce serait carrément odieux, sadique. Qui s’imaginerait en train de la « sortir » à Jésus en croix et criant « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 16,34)… Par contre, après coup, lorsque la merveille s’est manifestée, alors, là, oui. C’est une forme d’expression paradoxale, provocante, qui dit la joie stupéfaite devant l’inattendu, l’inouï de cette vie nouvelle inimaginable auparavant.

C’est dans cette joie stupéfaite, dans cet inouï d’une vie nouvelle inimaginable auparavant, que les disciples entreront, avec le dynamisme que l’on sait, dans la mission que Jésus leur confiera de poursuivre eux-mêmes son œuvre inachevée.

Il y avait déjà des prémisses de cette expérience dans l’Ancien Testament.

  • C’est dans la joie de se sentir libérés de la servitude égyptienne, puis dans les dures épreuves de la traversée du désert pendant 40 ans, que s’est forgée chez les héritiers spirituels d’Abraham la conscience d’être un peuple de frères, alors qu’au départ, ils n’étaient guère qu’un « ramassis » (Ex 12,38) hétéroclite…
  • C’est dans l’échec de la déportation à Babylone qu’Israël, désespéré, a découvert que son Dieu n’était pas seulement le meilleur de tous les dieux - les dieux des autres peuples ne valant pas "tripette"-, mais le seul et unique Dieu de tous les Hommes, créateur du ciel et de la terre, chez lui en tout lieu comme en tout peuple : ce que nous appelons le monothéisme. Cette expérience spirituelle a rejailli sur la rédaction des livres bibliques dans leur forme actuelle, une rédaction qui, dans l’ensemble, est postérieure à cette déportation.

Il ne s’agit pas de balivernes sans grande signification dans notre vie d’aujourd’hui.

Philippe Pozzo di Borgo, homme d’affaires français, issu d’une grande famille de ducs, est devenu tétraplégique à 42 ans, suite à un accident de parapente. Il raconte son expérience et son retour à la vie dans un livre, Le Second Souffle. C’est son histoire, dont sa relation avec son auxiliaire de vie, qui a inspiré le célébrissime film Intouchables. Une véritable « résurrection »…

Ou encore. Pendant des siècles, l’Église a considéré que, le peuple Juif étant « déicide », c’est elle qui avait pris le relais, et que la mission historique d’Israël était périmée. Ce faisant, l’Église n’était pas antisémite, c’est-à-dire raciste ; mais elle justifiait un antijudaïsme, c’est-à-dire un rejet de la valeur de la foi juive actuelle. Il faut bien reconnaître que, ce faisant, elle contribuait à alimenter le racisme antisémite, qu’elle le veuille ou non. Qu’est-ce qui a fait basculer les choses ? Le génocide nazi envers le peuple Juif. Il a fait naître la conscience chrétienne d’avoir, malgré soi, favorisé indirectement une injustice aussi horrible. Il a manifesté la volonté tenace des Juifs de continuer à exister pour témoigner du Dieu unique à la face du monde ; cette volonté appelait le respect et elle montrait que la mission du peuple Juif avait encore une actualité. Ce nouveau regard chrétien sur les Juifs a été consacré par le concile Vatican II dans sa déclaration Nostra aetate, puis approfondi par les théologiens et confirmé par tous les papes qui ont succédé à Jean XXIII et à Paul VI.

Il n’est pas d’échec qui ne comporte quelque part une possibilité de vie nouvelle, de « résurrection ».

Voilà, me semble-t-il, qui peut nous donner une autre manière de voir et d’aborder nos échecs, de quelque ordre qu’ils soient. Nous pouvons être blessés, perturbés, écrasés parfois. Il n’y a pas à s’en culpabiliser : Jésus lui-même n’a-t-il pas été accablé au Jardin des oliviers (Mc 14,33-35) ? Mais quoi qu’il arrive, nous sommes invités à rester des guetteurs, à rester disponibles à des signes de renouveau le jour où ils se manifesteront, parce qu’avec Jésus en croix, nous savons que ce renouveau existe et qu’il se manifestera un jour, serait-ce après nous comme pour Jésus… Cela ne résout rien. Ce n’est pas un sirop Typhon. Mais il me semble que c’est une espérance assez extraordinaire, un appui des plus solides pour traverser les intempéries.

C’est impliqué dans tout ce que je viens de dire, mais il peut valoir la peine de l’expliciter : par son aspect surprenant, inimaginable, inattendu, la vie nouvelle qui se manifeste jusqu’au creux de l’échec ne peut pas être accueillie sans une conversion du cœur, une conversion intérieure, un retournement. Cela suppose de notre part une disponibilité, une humilité, une ouverture.

L’évangile de Marc met en scène ce qu’on appelle « le secret messianique » : Jésus ne veut pas qu’on le désigne comme Messie tant qu’on ne l’a pas vu mourir. « « Qui dites-vous que je suis ? », demande-t-il à ses disciples. Prenant la parole, Pierre lui répond : « Tu es le Christ. » Et il leur commanda sévèrement de ne parler de lui à personne. Puis il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté (…), qu’il soit mis à mort (…). Il tenait ouvertement ce langage. » (Mc 8,29-32) Tout le monde est tellement ancré dans l’idée d’un Messie, d’un Christ, volant de triomphe en triomphe, que si on lui accole ce titre, il n’a plus aucune chance de se faire écouter. La réaction de Pierre est significative à cet égard : « Pierre, le tirant à part, se mit à le réprimander. Mais lui, se retournant et voyant ses disciples, réprimanda Pierre ; il lui dit : « Retire-toi ! Derrière moi, Satan, car tes vues ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mc 8,32-33) Pierre lui-même a un mal fou à entrer dans l’expérience où Jésus veut l’entraîner à sa suite… Plus tard, il tirera l’épée pour le défendre (Jn 18,10-11). C’est quand il croisera le regard de Jésus prisonnier et qu’il fondra en larmes que Pierre acceptera de se convertir (Lc 22,61-62).

La même chose, tout autrement, dans l’épisode du matin de Pâques où Marie-Madeleine, seule au tombeau vide, prend d’abord Jésus pour le jardinier : « « Femme, pourquoi pleures-tu ? », lui demandent les deux messagers assis dans le tombeau. Elle leur dit : « Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis. » Ayant dit cela, elle se retourna, et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et je l’enlèverai. » Jésus lui dit : « Marie ! » Se retournant, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni » – ce qui veut dire : Maître. » (Jn 20,13-16). Le premier retournement est simplement physique. Le second est spirituel, intérieur ; il n’est pas le fruit d’une volonté prédéterminée mais d’une disponibilité : il est suscité par un signe, un signe tout simple, celui de cet inconnu qui lui dit son nom alors qu’il ne devrait pas le connaître, et qui a peut-être aussi une certaine façon de le prononcer.

Nous n’entrons pas de plain-pied dans la vie qui « ressuscite », avec Jésus… Cela demande une conversion, un retournement.

 

Juin 2015 - Jacques Teissier

 

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